Affaire Colonna : un rapport souligne les failles du système pénitentiaire
30 mars 2022
Les premières conclusions de l’enquête semblent indiquer un certain nombre de failles à la maison centrale d’Arles qui peuvent expliquer pourquoi personne n’est intervenu pendant l’agression de l’indépendantiste corse.
Le directeur de l’établissement pénitentiaire doit se rendre ce mercredi 30 mars à la commission des lois de l’Assemblée nationale afin de répondre à certaines questions dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’indépendantiste corse.
Les caméras de surveillance en maintenance.
La salle de sport dans la prison où Yvan Colonna a été agressé dispose de deux caméras de surveillance. Logiquement ce matériel aurait dû permettre de voir l’agression de l’indépendantiste. Cependant, ce ne fut pas le cas puisqu’aucun gardien n’est intervenu pour secourir Colonna. Ainsi, une question se pose sur le fonctionnement des dispositifs de surveillance. Le directeur de la prison a expliqué qu’il y a en tout dans l’édifice 280 caméras. Ces dernières ne sont pas toutes affichées dans la salle de surveillance. Ce qui signifie que les gardiens ne peuvent voir toutes les salles en même temps. De plus, le directeur de la prison avance que ce jour-là les caméras de surveillances étaient en maintenance. Ce qui a entrainé une coupure de certaines caméras pendant une durée indéterminée.
Les autorisations de Franck Elong Abé
L’agresseur Franck Elong Abé était considéré comme un « auxi » c’est-à-dire un détenu qui travaille dans la prison. À ce titre il pouvait se déplacer librement dans l’enceinte de l’établissement sans surveillance particulière. Pourtant Franck Elong Abé est connu pour des faits en lien avec le terrorisme, il avait fait notamment le jihad en Afghanistan et avait au début de sa détention pris en otage une infirmière. Il était de ce fait plutôt étonnant qu’il puisse jouir de ce statut d’auxi du fait de sa dangerosité. Cependant il faut noter que l’agresseur était plutôt proche d’Yvan Colonna avant l’agression. Les deux hommes pratiquaient le sport ensemble et pouvaient jouer aux échecs. Franck Elong Abé a agressé Yvan Colonna, car ce dernier aurait tenu des propos « blasphématoires. »