Anne Hidalgo, récit d’une campagne désastreuse
20 février 2022
Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affaire à donner de l’élan à une campagne qui ne prend pas. Au grand dam de ses propres soutiens qui déplorent parfois ses multiples maladresses et inconvenances.
« Voyez ce que j’ai fait à Paris, imaginez ce que pourrait devenir le pays ». Par cette formule, Anne Hidalgo finit d’enterrer ce qui lui restait de crédibilité pour la suite de sa campagne. Symptomatique d’une course à l’Elysée dramatique pour l’actuelle maire de Paris. En coulisse, certaines voix s’élèvent timidement pour dénoncer les sérieuses lacunes de la prétendante socialiste.
Tout avait pourtant bien commencé. En cette belle journée du 12 septembre 2021 sous le soleil de Rouen, les journalistes et militants socialistes s’étaient donnés rendez-vous pour accueillir une Anne Hidalgo d’apparence déterminée : «Aujourd’hui, je suis prête. C’est pourquoi, avec cette force chaleureuse qui m’entoure et consciente de la gravité de cet instant, j’ai décidé d’être candidate à la présidence de la République française ». Annonce qui réjouit les convaincus mais crispe les plus sceptiques. Les 6% du candidat Benoit Hamon en 2017 restent en effet un traumatisme pour les électeurs qui ne veulent plus d’une énième candidature de témoignage.
Premiers couacs
Dimanche 31 octobre 2021. Un mois après le lancement de sa campagne. Anne Hidalgo est l’invitée exclusive de l’émission Le Grand Jury RTL et LCI. Rendez-vous incontournable pour permettre aux candidats d’étayer leur programme et se confronter aux questions de trois journalistes. Un exercice plutôt banal que ses concurrents ont jusque-là relevé sans trop de difficultés. Trois minutes seulement après le début de l’entretien, la candidate brise accidentellement son verre d’eau situé à sa droite. Premier moment de flottement.
Anne Hidalgo avait visiblement décidé de marquer le coup et se montre d’emblée très agressive envers Benjamin Sportouch qu’elle accuse de poser des questions « débiles ». Ambiance... Puis termine en apothéose dans un réquisitoire survolté dénonçant la sacro-sainte montée du négationnisme, du racisme et de l’antisémitisme en évoquant la candidature d’Éric Zemmour. Scène jugée « ridicule » et « pathétique » par les internautes qui n’auront pas manqué de la relayer en masse. Une prestation qui ternira encore un peu plus son image numérique notamment sur les réseaux sociaux.
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