Culture

Au fond, je crois qu’Orelsan est un boomer

8 décembre 2021
Temps de lecture : 5 minutes

L’approche de la quarantaine ne devrait pas autoriser Aurélien Cotentin, alias Orelsan, à devenir un boomer réac qui chante les vieilles rengaines redondantes depuis 20 ans sur l’immigration, l’identité nationale, et le « système français pourri » tel un octogénaire qui aurait mal vieilli. C’est pourtant ce qu’il fait tout au long de son nouvel album, Civilisation, sorti le 19 novembre dernier. ANALYSE.

« Souvent, vu qu’il y a un drapeau sur la pochette, on a l’impression que je suis en train de présenter un programme politique. Mais je me vois plus comme un peintre qui exprime des sentiments, plus que vraiment arriver avec un programme »

Orelsan

« Souvent, vu qu’il y a un drapeau sur la pochette, on a l’impression que je suis en train de présenter un programme politique. Mais je me vois plus comme un peintre qui exprime des sentiments, plus que vraiment arriver avec un programme » déclarait Orelsan il y a quelques jour sur le plateau de l’un de nos confrères. Non, en effet Orelsan ne présente pas un programme politique, mais il décrit, à sa façon, une réalité politique, qui ne tient qu’à lui. Une réalité qui fait de lui un auteur bien plus triste, déprimant et cynique que la plupart des hommes politiques. Une tâche pourtant difficile à accomplir tant les « costumes gris » sont maitres en la matière. Mais « Aurel » y arrive.

Lassif, inanimé, « bloqué », Orelsan réunit dans son album tous les traits de caractère du vieil homme désenchanté et, comme si ce n’était pas assez lugubre, « esthétise la figure du branleur » (Barbare Civilisé) qui ne croit plus en l’avenir ni en la force humaine intérieure, capable pourtant de repousser les souffrances et démons qu’il décrit. Un univers bien sombre et bien peu attirant, celui d’un décliniste. Dans son titre phare L’odeur de l’essence, l’interprète ne fait que réciter banalement les vieux couplets bien-pensants des pires discours que même le Parti Communiste Français n’oserait plus tenir (quoi que) : « (Regarde), la peur, les persuader qu’des étrangers vont v’nir dans leurs salons pour les remplacer / (Écoute), la paranoïa, leur faire croire qu’on peut plus sortir dans la rue sans être en danger« . Que l’on puisse encore penser que l’immigration soit une chance, pourquoi pas. Mais, qu’en 2021, avec un taux de délinquance à un niveau chiffré si haut (qu’Orelsan rêverait d’atteindre en nombre de ventes), on puisse encore prétendre que la crainte des français à sortir dans la rue ne serait que liée à la de la paranoïa, c’est être un sacré boomer bien à gauche. C’est sur qu’Orelsan n’a, avec son statut privilégié, aucune raison de se soucier de ce « sentiment d’insécurité ».

Orelsan dans la série « Bloqués » / Image : Canal +

Pas très populaire, pour ce chanteur issu des classes moyennes du Calvados, que de cracher sur 67% des Français, inquiets que le Grand Remplacement puisse se produire. « Avant j’rêvais d’quitter la France / J’vais rester j’préfère qu’on la change« , chante-il plus loin dans un autre titre homonyme à l’album. Orelsan est devenu un boomer : il n’est pas un combattant, n’a plus d’idéal, il est devenu un rentier nihiliste qui se repose sur son succès auprès de désabusés, comme lui. Il chante « Athena » mais n’est en rien athénien. Les sonorités peuvent être rythmées et enthousiasmantes mais le texte sur le fond défend « le culte du perdant » (Barbare civilisé). 

Mais il est vrai qu’il faut être torturé pour écrire. Surtout, ne pas être heureux (ou ne pas en avoir l’air). Orelsan alors ne rayonne plus, il y a « toujours autant de pluie chez lui ». Ce serait de la faute de la société s’il n’est pas heureux. Non, c’est de sa faute à lui. On peut, si on le décide, être un rayon de soleil dans la tempête. Faire face à ce qui nous environne sans que l’environnement ne nous étouffe. Plutôt que de combattre la dure réalité, il la laisse l’infiltrer, l’empoisonner, le grignoter de l’intérieur. Une forme de peur et d’angoisse liée sans doute à un manque de confiance en lui. Orelsan est angoissé, apeuré. Comme un boomer réac. Un technicien de la haine du monde, pilotée par une haine de soi. Aussi projette-il ses phantasmes et ses phobies sur ce qui l’environne. Orelsan n’a pas confiance en lui, et il se complait dans l’exacerbation de ce manque de confiance pour en faire un art. L’esthétisme de l’angoisse et du vide. Rien d’enthousiasmant donc pour un public qui se ternit en étant le miroir de son idole.

Orelsan et son public / Image : Amazon Prime Video, documentaire « Montre jamais ça à personne »

« T’as de la chance d’être bien-pensant, j’suis un haineux

En vrai je suis pressé que tu me cancelles »

Orelsan dans le titre « Rêve mieux »

Être un boomer, c’est aussi en vouloir à toute une nouvelle génération de se libérer du carcan grisâtre et dépressif d’une société moderne laide dans laquelle on voudrait l’enfermer. Une génération qui elle goute à son Histoire, à son identité, à un passé valeureux pour construire un futur glorieux. Être un boomer, c’est en vouloir à ceux qui, libérés, veulent eux rayonner, être joyeux, être plus forts que la sombre réalité. Sinon, dépérir. Et Orelsan a besoin de dépérir pour écrire. Il faut pourtant apprendre davantage à être seul face au monde, qu’à être « seul avec du monde », car cet état d’esprit se veut entrainant, et c’est ainsi que le chanteur risque de conduire dans sa dépression tous ceux qui l’écouteraient trop assidument.

Orelsan nous déprime bien davantage qu’Éric Zemmour. C’est le monde d’Orelsan qui est lugubre. C’est une détestation du Beau au sens grec, c’est une adoration du laid. Cultiver le mal-être pour en tirer de l’inspiration. Dénigrer sa famille (dans le titre « Défaite de famille ») par peur de lui dire « Je t’aime ». La haine est une passion humaine indissociable de l’amour. La haine est la fausse sœur jumelle de l’amour. Et Orelsan le faux jumeau d’Éric Zemmour.

    Chapeau bas à Jordan d’avoir pu écrire un texte aussi long et construit sur ce torchon sonore… De mon point de vue, ça n’aurait valu qu’une ligne; ou même rien du tout !

    Honnêtement j’aime bien Orelsan parceque souvent tout le monde en prend pour son grade mais c’est vrai que son dernier album est moins qualitatif comparativement aux chants des sirènes ou perdu d’avance .

      « Et Orelsan le faux jumeau d’Éric Zemmour » … sans vouloir te manquer te respect je pense que t’es juste une grosse pute à clique. Ce sont les personnes comme toi le fléau de notre société. Orelsan ne fait que décrire une société décadente où l’on ne sait plus vivre ensemble, où l’on tue la planète pour satisfaire des besoins superficiels de personnes devenus fragiles, incapables de réfléchir. Juste bon à critiquer.
      A aucun moment de son album Orelsan se dit malheureux. Bien au contraire. Il a trouvé son équilibre et la plénitude grace à sa famille et sa femme et ses fans. Il ne dénonce pas et, il constate. Il constate que le monde va mal, que les médias et les politiques jouent sur la peur pour tenir les foules, pour monter les gens les uns contre les autres car diviser pour mieux régner à toujours été le maître mot de l’histoire de l’humanité. Les réseaux sociaux sont devenus un fléau où les influenceurs s’inventent une vie pour de l’argent, où les extrêmes se retrouvent. Le problème n’a jamais été l’outil mais l’usage que l’on en fait.
      L’humanité est à un tournant où il faudra se serrer les coudes et arrêter d’être superficiel pour survivre, c’est ça le message de cet album.
      Et toi, pauvre charlot, tu joues de tout ça pour essayer d’exister. Etre a contre-courant car cet album est un succès. Tu n’as aucun second degré, tu te prends beaucoup trop au sérieux. Tu n’es rien, rien qu’un cliché de notre société qui redeveviendra bientôt poussière (en enfer).

    Ouah bien écrit mais complètement con et dangereux. Éduque toi , prend de la hauteur et surtout ne confond pas lucidité et réac., Au fond c’est toi le réac , c’est toi le boomer. On a le droit de s’exprimer librement n’en déplaise à la société et c’est pas parce on pose un regard sombre et lucide qu on est pas lumineux.

    Waouh c’est très bien écrit mais qu’est-ce que c’est con prend de la hauteur ,eduque toi un peu. Faire le lien avec OrelSan et Zemmour c’est comme comparer Mickey mouse avec poutine c’est complètement hors sujet. On peut être lucide sombre et lumineux d’ailleurs si tu avais vraiment écouter l’album c’est exactement ce qu’il dit. on peut contester et être libre de s’exprimer sans être réac en fait c’est plutôt toi le réac.

    Cet article ressemble à une sentence, un jugement plein d’aversion…

    Je te souhaite de jamais tomber dans la dépression Jordan, mais si ça t’arrives peut être que les chansons en question sonneront différemment à tes oreilles ☺️

    Jordan, on peut dire que vous repoussez très loin les limites de l’abnégation !

    En effet, vous infliger l’écoute du dernier opus du dénommé Orelsan révélait déjà un sens assez rare du sacrifice chez vous…

    Ensuite, nous en livrer une analyse aussi développée et fouillée vous installe définitivement parmi les plus éminentes figures de l’héroïsme…

    Abhorrant le rap, rien ne me destinait à ne serait-ce que connaître l’existence « musicale » de l’intéressé. C’est la chronique judiciaire qui le fit apparaître par hasard dans mon champ de vision. J’avais lu dans le journal qu’un rappeur du nom précité avait été relaxé par la cour d’appel de Versailles au nom de la « liberté d’expression », après avoir été rejugé pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs textes de ses chansons.

    Par simple curiosité, j’avais voulu en savoir un peu plus. C’est ainsi que j’avais découvert les perles de la plus haute poésie qui lui avaient valu une condamnation en première instance.
    Parmi ces immortels joyaux et en ayant pris soin d’éliminer les plus abjects : « renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j’peux t’faire un enfant et t’casser le nez sur un coup d’tête » et « ferme ta gueule ou tu vas t’faire marie-trintigner (…) ».

    Le haut-le-cœur passé, mes relations avec Orelsan auraient dû en rester là, sauf que…

    Sauf que quelque temps après, j’apprends par la presse locale que « The Artist » allait honorer ma petite ville de sa présence à l’occasion de la sortie de son premier film et s’y produire en « showcase »…
    Coup de sang ! Rédaction d’une lettre ouverte de protestation, dont les trois titres de la PQR représentés localement avaient publié les « bonnes feuilles ».

    Je concluais ainsi :  » Que M. Orelsan fasse son ‘showcase’, passe à la caisse et disparaisse ! »…

    300 lignes pour dire de la merde quand Orelsan te mettrait en PLS en 3 punchlines. Souffrance du puceau réac 🤣

    Que d’approximations dans cet article. Rien ne va. Déjà on de dit pas homonyme mais éponyme. On n’écrit pas phantasme mais fantasme. Et quand on critique une œuvre, inutile de citer un inconnu pour étayer ses propos (barbare civilisé ? Sérieusement ? Deux fois en plus ? La prochaine fois mettez un lien vers sa vidéo et vous fatiguez pas à pondre un article destructuré) , ni des titres de ses albums passés (défaite de famille, la pluie sont issus de son ancien album), car ça prouve qu’au final, vous n’avez rien à dire. Que vous êtes ennuyeux ces militants qui ne voient que de la politique partout. Vous pensez que tout le monde est obligatoirement dans un camp, et que si ce n’est pas dans le vôtre, c’est qu’il est contre vous. Mais en fait la plupart des gens n’ont pas de camp, ils en ont juste rien à foutre.

    C’est quoi ce media de retardés, du nom de l’article à la conclusion du dernier commentaire j’en crois pas mes yeux et j’ai mal à la tête..

    Pas le temps de débattre avec des gens comme vous.

    Livrenoire blacklisté !

    Cet article est un ramassis de haine et de colère envers un artiste incompris et jugé, justement à cause de tout ce qui est incompris dans son art. De plus écrire un article autant haineux sur une personne que l’on ne connais pas sans prendre la peine de l’interviewer est simplement du business. C’est tellement plus facile de faire de l’argent sur le dos des autres plutôt que d’essayer de créer quelque chose par soi-même.

    En plus M. Et Mme vous qui jugé un homme uniquement sur son art (ses albums, sa musique, et autre connerie qui sort dans les médias) sans prendre la peine de vérifier, s’informer et questionner le principal intéressé vous faites exactement la même merde que les médias bas de gamme (style touche pas a mon post et compagnie) qui pollues nos écrans, c’est-à-dire vous rassurez en critiquant les autres car évidemment il est bien plus facile de critiquer pour se rassurer que de se regarder dans un miroir, faire une introspection, se remettre en question pour trouver des solutions et devenir meilleur. Vous êtes autant inutile et néfaste que ce que vous prétendez des autres être néfaste et inutile.

    De plus mes très chers incultes je tiens à vous rappeler tout comme ce cher M. Orelsan que dans ses musiques il joue le rôle d’un personnage qui interprète ces chansons qui vous font saigner les oreilles. Donc si il joue un rôle c’est bien évidemment QU’IL NE FAUT PAS PRENDRE AU PIED DE LA LETTRE SES TEXTES !!!!
    Est-ce que vous prenez au pied de la lettre toutes les connerie qu’un acteur ou un écrivain peut dire dans l’expression de son art ??? Non je pense pas. Donc là c’est pareil.

    Regarder des interviews, des reportages et du contenu sur lui avant du jugé.

    Orelsan est de très très très loin pas le plus vulgaire, le plus cynique ou le plus déprimant dans la musique, et encore moins dans le rap français. Je trouve au contraire que c’est un des artistes les plus avant-gardiste de nos jours. Qui a un profond respect pour ses fans et qui contrairement à d’autre, a conscience de l’importance qu’a le public dans son succès et sa réussite. De plus il sait et n’oublie pas d’où il vient et d’où il a commencé.

    Sincèrement si c’est pour écrire des articles aussi haineux sur la musique (rap ou pas, même si c’est plus facile de critiquer et vendre de la merde sur le rap car ça a déjà mauvaise réputation) et se faire de l’argent vous feriez mieux de ne plus jamais écouter de musique et surtout ne plus jamais nous affligé de vos commentaires et de vos pseudo analyses et de trouver un meilleur moyen de gagner votre vie. Comme vous le dites dans votre pseudo article c’est à nous de choisir d’être heureux ou non et apparemment vous avez le choix de ne pas l’être (et donc vous faites pareil que soit disant Orelsan, selon vos écris) en écrivant autant de propos infondé, faux et haineux.

    Bonne journée à tous et remettez-vous en question au lieu de remettre les autres en question !

    Pire article que j’ai jamais vu, je suis pas un fan d’orelsan mais votre article explique juste un point de vue hyper subjectif qui est le vôtre, une interprétation qui ne tient qu’à vous. Vous interprétez des choses et transformez ce qui est dit dans ses morceaux. Vous utilisez des références à ses anciens albums en ne citant que les morceaux qui vous intéressent pour appuyer vos propos que je trouve limite diffamatoires et pensez mieux connaître que quiconque les réelles intentions d’orelsan dans ces écritures. Votre article ressemble a ce que l’on pourrait lire sur Twitter de la part d’adolescent haineux qui de 14ans qui cherche a s’affirmer et qui s’est senti visé. Vous etes vous senti visé, êtes vous blessé par les propos de certains morceaux ? On dirait bien, dans ce cas remettez vous en question peut être a-t-il raison sur certains sujets, pourquoi se voiler la face. En quoi Orelsan en voudrait a la nouvelle génération (dont je fais partie)…
    En vous souhaitant bonne continuation, en espérant que ce ne soit pas dans votre métier actuel.

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