Bientôt une Marianne transgenre ?
11 mars 2022
Marlène Schiappa a révélé le 8 mars dernier le processus créatif actuel mis en place pour obtenir le nouveau visage de Marianne. Artificiellement créée, son portrait sera tiré de milliers de visages de « personnes qui se sentent femmes ».
Un vent progressiste souffle sur Marianne. Le symbole de la République qui orne nos timbres et nos mairies pourrait bien souffrir d’un élan de progrès et d’inclusivité. Lors de la dernière journée du droit des femmes, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a révélé le processus artistique qui permettra d’obtenir le nouveau visage de la Marianne 2022. Confié au collectif Obvious, le portrait de Marianne sera tiré de milliers de visages différents. « On a déjà récolté plusieurs milliers de portraits de femmes et vers le mois de mai, on utilisera un algorithme pour produire plusieurs représentations de femmes qui en réalité n’existent pas. Ensuite on en sélectionnera cinq ou six qu’on soumettra au vote des participantes » indique à Marianne le cofondateur du collectif.
« Toutes celles qui se sentent femmes »
La ministre annonce fièrement la couleur : «Pourquoi Marianne serait forcément une mannequin blonde ?». Une question que se pose également le collectif d’artistes. «Toutes les personnes qui se sentent femmes peuvent participer» précisent les membres de ce dernier, ce qui n’est pas sans choquer une partie du public. Parmi les personnes venues donner leurs visages à cette nouvelle Marianne plusieurs personnalités transsexuelles comme Marie Cau, première femme trans, Olivia Ciappa, artiste transgenre proche de Marlène Schiappa et Aëla Chanel alias Miss Trans 2020.
Face à cela, la Présidente du Centre Européenn du Conseil International des Femmes, Brigitte Polonovski s’emporte : « Pour nous cette journée [du 8 mars] doit être dédiée aux femmes. Je n’ai rien contre les personnes qui changent de sexe, mais biologiquement ce sont des hommes. Le problème c’est qu’aujourd’hui le transactivisme invisibilise notre combat ». Abondant dans le sens de cette dernière, Michèle Vianès, Présidente de l’association Regards de Femmes indique : « À l’ONU où je travaille, les lobbies trans sont extrêmement puissants, ils mettent une pression considérable pour que le mot sexe soit remplacé par le mot genre. Excusez-moi mais ça nous révulse, des femmes ont combattu pendant plus de soixante ans pour obtenir les droits que nous avons aujourd’hui. » Ainsi, une seule question se pose : le symbole de la République doit-il être pris en otage par un lobby ?

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir