Boris Johnson face à l’immigration illégale passe un accord avec le Rwanda
15 avril 2022
Le gouvernement britannique a passé un accord avec le Rwanda pour que ce dernier accueille, sur son sol, les migrants arrivés illégalement sur le territoire du Royaume-Uni.
Boris Johnson fait de la lutte contre l’immigration son principal cheval de bataille. Un accord vient d’être passé entre le Royaume-Uni et le Rwanda pour que le pays africain accepte sur son sol les migrants entrés illégalement sur le territoire anglais. Suscitant de nombreuses controverses, ce projet a pu aboutir grâce à la volonté du gouvernement britannique dans la lutte contre l’immigration illégale. Certains dénonçant l’« inhumanité » d’un tel accord, le premier ministre britannique préfère y voir une « solution » et a déclaré : « Nous nous assurons de pouvoir avoir la haute confiance dans la manière dont ces gens seront reçus ». Le projet, chiffré à 144 millions d’euros, est le fruit de « neuf mois » de négociations avec des pays africains, annonce Boris Johnson. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta s’est félicité d’un tel accord : « Le Rwanda se réjouit de ce partenariat avec le Royaume-Uni pour accueillir des demandeurs d’asile et des migrants, et leur offrir des voies légales pour vivre ».
Les ONG catégoriquement opposées
Vent debout contre ce projet, la classe politique et les organisations non-gouvernementales (ONG) pro-migrants manifestent leurs vifs désaccords. Steve Valdez-Symonds, directeur des droits des réfugiés et des migrants d’Amnesty International Royaume-Uni dénonce « une idée scandaleusement mal conçue » qui « fera souffrir tout en gaspillant d’énormes sommes d’argent public ». L’homme souligne également le « bilan lamentable en matière de droits humains » du Rwanda. Le directeur général de Refugee Action, Tim Naor Hilton, considère de son côté que c’est une « manière lâche, barbare et inhumaine de traiter les personnes fuyant la persécution et la guerre ».
Boris Johnson se veut rassurant, et a affirmé, lors d’un déplacement dans le Kent, au sud-est du pays, que le Rwanda est « l’un des pays les plus sûrs au monde », ajoutant que l’« accord avec le Rwanda est une partie essentielle de la solution, mais ce n’est pas toute la solution. C’est l’une des nombreuses étapes à accomplir pour régler le problème ».

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir