Conflit en Ukraine, « retour brutal du tragique dans l’histoire »

Emmanuel Macron prenait la parole jeudi 2 mars au sujet de la guerre en Ukraine et des conséquences économiques que les sanctions contre la Russie pourraient engendrer pour les pays européens.

Dans une allocution ressemblant à celle des temps où nous étions « en guerre contre le coronavirus », Emmanuel Macron a déclaré avoir demandé au Premier Ministre « d’élaborer un plan de résilience économique et social pour répondre aux difficultés». En effet, les nombreuses sanctions économiques prises contre la Fédération de Russie pourrait avoir un impact certain sur la vie des Français, déjà appesantie par deux ans de Covid-19. Le Président de la République annonce : «Nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir, soit parce que dépendent des importations de matières premières venues de Russie et d’Ukraine, soit parce qu’ils exportent vers ces pays. Notre croissance sera impactée. Demain le prix du plein d’essence, le montant de la facture de chauffage, risquent de s’alourdir encore. Face à ces conséquences économiques et sociales, je n’ai qu’une boussole : vous protéger».

Le chef de l’État souhaite que l’Europe s’investisse pour sa pleine indépendance, pour devenir une puissance souveraine. Dans la foulée, l’homme d’État a annoncé qu’un sommet se tiendrait à Versailles les 10 et 11 mars prochains entre tous les dirigeants européens afin de « décider sur ces sujets ».

Ne pas rompre le dialogue avec Vladimir Poutine

Emmanuel Macron se veut rassurant : « cette guerre n’est pas un conflit entre l’OTAN et l’Occident d’une part et la Russie d’autre part ». Le chef de l’État rappelle l’évidence contre les accusations de Vladimir Poutine. «Il n’y a pas de troupes ni de bases de l’OTAN en Ukraine. Ce sont des mensonges. La Russie n’est pas agressée. Elle est l’agresseur» insiste-t-il. Selon ses mots, cette guerre marque un «retour brutal du tragique dans l’histoire» de l’Europe. Le président de la République ne veut pas rompre avec le Kremlin malgré les grandes tensions. «J’ai choisi de rester en contact, autant que je le peux et autant que c’est nécessaire, avec le président Poutine pour chercher sans relâche à le convaincre de renoncer aux armes pour prévenir la contagion et l’élargissement du conflit autant que nous le pouvons» indique-t-il.

Ce matin, le Président de la République a tenu parole puisqu’il s’est de nouveau entretenu avec le Président Poutine, durant une heure et demie puis avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.

L’Ukraine bientôt dans l’Union européenne ?

Selon les informations communiquées par le ministère polonais des Affaires étrangères, l’Ukraine pourrait devenir candidate à l’adhésion de l’Union européenne demain ou après-demain. Alors que la Présidente de la commission européenne déclarait, il y a quelques jours, que les Ukrainiens étaient « des nôtres », l’idée de l’intégration de l’Ukraine, au sein de l’Union européenne, a fait son chemin. Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a émis le vœu de l’intégration prochaine de son pays dans l’Union européenne. Une volonté que de nombreux Ukrainiens de l’Ouest semblent partager depuis la révolution de 2014. Lors d’un discours la veille devant le Parlement européen, le président ukrainien faisait part de sa détermination. « Nous voulons être membres de l’UE. Sans vous, l’Ukraine sera seule. Nous avons fait preuve de notre force, prouvé que nous sommes vos égaux. De votre côté, prouvez que vous êtes à nos côtés” avait-t-il martelé.