Sécurité

Crack : la préfecture de Paris renonce au déplacement des consommateurs

28 janvier 2022
Crédits photo : Florent Hélaine / Twitter
Temps de lecture : 3 minutes

La préfecture de police de Paris a renoncé au déplacement des consommateurs de crack à Bercy-Charenton dans le XIIe arrondissement, ce vendredi 28 janvier. Les vives protestations d’élus parisiens et val-de-marnais ont eu raison du projet.

Victoire pour la mairie de Paris. Le projet d’évacuation des consommateurs de crack de la Vilette, annonce mardi 25 janvier, n’aura pas lieu. La préfecture de police a déclaré lors d’une conférence de presse, vendredi 28 janvier, renoncer à l’évacuation des usagers de crack (drogue bon marché dérivée de la cocaïne). À l’origine, les consommateurs devaient être déplacés de la porte de la Villette (nord-est de Paris) à Bercy-Charenton sur un site de la SNCF (XIIe arrondissement de Paris).

Dans un communiqué, les équipes du préfet de police Didier Lallement, indiquent : « Le préfet de police prend acte de la virulente opposition de la maire de Paris à tout projet de déplacement des usagers du crack hors de la place Auguste-Baron, allant jusqu’à envisager des recours juridictionnels contre lui. Dans ces conditions, il ne peut que constater son empêchement par la Ville à réaliser l’évacuation vers le site du XIIe arrondissement ou vers tout autre site, la mairie ayant refusé de faire la moindre proposition ».

Le projet faisait initialement suite aux destructions de plusieurs baraques en dur le matin du lundi 24 janvier. Destructions qui devaient permettre le déplacement de la population de toxicomanes.

Renforcement des opérations de police

Les mots de Didier Lallement ne sont pas tendres à l’égard d’Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate à l’élection présidentielle pour le Parti socialiste (PS). « Le préfet de police continuera à demander à la Ville de Paris de nettoyer cette place des débris accumulés et transformés en cabanes, quitte à la réquisitionner à nouveau comme il vient de le faire. Il refuse en effet, qu’un bidonville se construise à cet endroit masquant à la vue des policiers les trafics » précise la préfecture de police. L’occasion pour le préfet de rappeler les actions de ses équipes de police sur le terrain : « Alors que les consommateurs représentent à Paris quelques centaines de personnes, 388 personnes ont été interpellées pour trafic en 2021, conduisant à de fréquentes condamnations à des peines de prison ferme, et 419 personnes interpellées pour usage. »

Du côté de la mairie, on se félicite de la décision. Le premier adjoint à la mairie de Paris déclare : « On se félicite de cette décision même si nous ne comprenons pas la genèse de ce changement. Maintenant, la situation au square Forceval n’est pas tenable. Il faut trouver une solution avec la préfecture de région, l’ARS, la PP [préfecture de police, ndlr] . Dès mardi, nous devrons tous travailler ensemble. » Le 1er février prochain doit se tenir une réunion sous l’égide de la préfecture de police de région avec la Ville et l’ARS (agence régionale de santé).

« La raison l’a emporté »

Hervé Gicquel, maire de la commune de Charenton-le-Pont est ravi. Celui qui avait initié une pétition contre le projet de la préfecture de police de Paris a « salué cette décision ». « La raison l’a emporté. C’est un soulagement », a-t-il confié au journal Le Parisien peu de temps après les déclarations de la préfecture.

Plusieurs de ses soutiens comme Olivier Capitanio, président du conseil départemental Les Républicains (LR) ce sont félicités de la nouvelle après une forte mobilisation. Le sénateur LR Christian Cambon s’est également réjoui de l’information : « Notre mobilisation a payé ».

Une situation qui doit malgré tout trouver des réponses

Le problème du crack ne date pas d’hier à Paris. Depuis des années, les riverains touchés par la présence de toxicomanes alertaient la mairie et les pouvoirs publics, en vain. Laetitia Avia, députée de la majorité, attend que la mairie trouve « une solution pérenne au problème du crack à Paris ».

De son côté, Olivier Capitanio s’est dit « préoccupé par l’absence de solution aux questions de société et surtout de sécurité que ces scènes de consommation de crack illégales et pourtant tolérées par l’État, représentent pour les riverains. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *