Politique

« Dérives sectaires » à la France insoumise

23 mai 2022
Crédits photo : Capture d’écran / BFMTV
Temps de lecture : 3 minutes

Invités de France Culture pour débattre de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon, Thomas Guénolé, politologue et intellectuel de gauche, Fatima Benomar, féministe et ancienne militante de La France insoumise (LFI) et Maud Le Rest, ancienne journaliste du Média dénoncent d’importantes dérives au sein du parti.

La nouvelle union de la gauche n’a pas fini de faire parler d’elle. Après les longues tergiversions des partis de gauche, après les dénonciations de certains cadres du PS et après les accusations de viols et de harcèlement sexuel portées contre le militant Taha Bouhafs, c’est au tour d’anciens militants et proches de la France insoumise de dénoncer les méthodes du parti.

La France insoumise est une « dictature »

Tout avait pourtant bien commencé pour Thomas Guénolé. « Je suis arrivé à la France insoumise par conviction, avec enthousiasme, mettre la question sociale et la question de l’antiracisme au centre, ça me va très bien » explique-t-il au micro de France Culture. Mais rapidement, le politologue déchante. « J’ai découvert petit à petit, que c’est une machine dictatoriale, orwellienne. » rapporte-t-il. Il persiste et signe : « c’est une dictature. » Selon lui, au sein de LFI, « l’individu doit s’effacer devant la parole du parti. » Et de poursuivre, en dénonçant l’hypocrisie du parti. Les valeurs prônées dans le discours politiques par les cadres de LFI ne seraient pas appliquées en interne.

Les anciens militants invités dans le cadre de cette émission dénoncent tous un fonctionnement autoritaire, du haut vers le bas. “Il y a une minorité de gens qui sont autour du leader charismatique qui décide de tout en fait, sans que les militants n’aient jamais leur mot à dire, c’est cela la théorie populiste” souligne Maud Le Rest. « C’est du sectarisme » poursuit Fatima Benomar.

Outre ce management douteux, Maud Le Rest dénonce le sexisme au sein de la rédaction du Média, un organe de presse proche de La France insoumise dans lequel travaillait Taha Bouhafs.

Des accusations et procès sans preuve

Fatima Benomar et Thomas Guénolé se retrouvent accusés de harcèlement sexuel sur la base d’aucun fait. Le politologue doit alors faire face à un procès kafkaïen sans savoir de quoi il était accusé. Sans preuve, le rapport du parti le reconnait coupable. Pour tous les deux, ces affaires se soldent par leur éviction et départ du parti. Thomas Guénolé sombre alors dans une longue dépression.

Dans le cadre de l’affaire Taha Bouhafs, Fatima Benomar explique : « [si] cela a abouti, c’est parce que les victimes se sont tournées vers cette militante qui leur a dit : saisissez la cellule mais écrivez en parallèle à Caroline de Haas, à Sandrine Rousseau et à Clémentine Autain -pour certaines récemment arrivées dans la galaxie NUPES- elles auront beaucoup moins le réflexe d’entraver vos témoignages ; c’est pour cela qu’il y a eu une prise au sérieux de leur parole”.

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