Derrière le conflit russo-ukrainien, une guerre de religion
3 mars 2022
Depuis le début de l’offensive russe sur le territoire ukrainien, Vladimir Poutine accuse le régime de Zelensky d’opprimer les orthodoxes ukrainiens rattachés au Patriarcat de Moscou. Un conflit territorial avec pour toile de fond une rivalité religieuse. Décryptage.
« Kiev continue de préparer une répression contre l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Les autorités ukrainiennes ont cyniquement transformé la tragédie de la scission de l’Église en un instrument de politique d’État. » accuse Vladimir Poutine, au cours de son allocution télévisée du 21 février.
Immédiatement le conflit territorial et géopolitique en Ukraine prend une tournure religieuse. Car si l’Ukraine, et plus précisément Kiev, représente le berceau du monde slave dont de la Russie, la capitale ukrainienne est également le lieu de naissance de l’orthodoxie russe. C’est en ce lieu que Vladimir Ier, l’une des plus grandes figures de la Rus’ de Kiev, a reçu le sacrement de baptême en 988, convertissant avec lui son peuple au christianisme byzantin. Au cœur de Kiev, trois lieux saints de l’orthodoxie rappellent l’importance religieuse de la ville. La cathédrale Sainte-Sophie, tout d’abord, nécropole des premiers souverains de la Rus’ de Kiev et berceau du christianisme slave. Mais également, la laure de Kiev, le deuxième lieu saint des orthodoxes après Jérusalem. Et enfin, le monastère Saint-Michel
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