Des milliers de réfugiés ukrainiens affluent vers l’Europe
25 février 2022
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, des milliers de personnes fuient leurs habitations dans l’espoir de quitter le pays et d’être en sécurité dans les pays voisins.
Depuis le début des combats, le monde assiste aux départs massifs des civils ukrainiens des villes. Plus de 100 000 personnes auraient quitté leurs foyers et plus de la moitié d’entre eux aurait rejoint des pays limitrophes à l’Ouest de l’Ukraine selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Alors que l’Union européenne met en place des « plans d’urgence » avec les états membres se trouvant en « première ligne », des milliers de réfugiés affluent en Hongrie, Pologne, Roumanie et Moldavie. Selon Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU, ce conflit devrait déclencher «une nouvelle crise de réfugiés» avec «jusqu’à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées».
Situation dans les pays de l’Est
Dans un communiqué du commandant en chef des gardes-frontières polonais précisait jeudi : «Aujourd’hui, la circulation aux postes (sur l’ensemble de la frontière polono- ukrainienne) dans les deux sens s’élève à 29.000 personnes sur 24 heures, dont environ 15.000 entrants». Selon, Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieurs, la Pologne est «assez bien préparée pour accueillir un grand nombre d’Ukrainiens». De même, la Hongrie, qui déployé des troupes pour assurer la sécurité et l’accueil des réfugiés, est prête. Le chef du gouvernement hongrois a indiqué : «Nous sommes prêts à les accueillir, à relever rapidement et efficacement ce défi». Parallèlement, la Moldavie, pays non-intégré à l’Union européenne, annonce sur Twitter que 4 000 Ukrainiens avaient franchi la frontière.
Seule la Roumanie semble moins préparée à cette vague d’immigration, bien que s’attendant à un « effet collatéral » du conflit, selon les déclarations du Ministre de la Défense Vasile Dancu. Selon la Police roumaine, 5 300 personnes aurait passé la frontière jeudi, contre 2 400 la veille. Parmi elles, des femmes et des enfants en grand nombre. Selon Flavius Illioni-Loga, responsable d’une ONG d’aide aux réfugiés, le pays « n’est absolument pas préparé ». «Comment les autorités vont-elles faire pour mettre en place tout ce qui relève de l’assistance humanitaire ? Qui va leur fournir la nourriture et les médicaments nécessaires ?» s’inquiète-t-elle.
La France prête à accueillir, l’Allemagne soutient
Emmanuel Macron a annoncé vendredi que «la France comme tous les autres pays européens prendra sa part» pour «toutes celles et ceux qui fuiraient le sol ukrainien et se retrouveraient sur le sol de l’Union européenne». Plusieurs maires de grandes villes ont déclaré être prêts à recevoir un afflux important de réfugiés ukrainiens. Grégory Doucet, maire Europe écologie les Verts (EELV) de Lyon considère pouvoir «accueillir des réfugiés ukrainiens ou des pays voisins». Et d’ajouter : «Bien évidemment, tout ça se fait en coordination avec les autorités nationales. Concrètement, ici, on travaille avec la préfecture pour identifier des lieux mais aussi des modalités d’accueil». À l’instar de l’édile écologiste de Lyon, le maire EELV de Bordeaux, Pierre Humic estime être «prêt à accueillir les ressortissants ukrainiens en fonction des besoins».
L’Allemagne quant à elle est prête à « aider massivement » ses voisins et suit de très près l’afflux de réfugiés en Pologne. «Nous suivons de très près l’éventualité de mouvements de réfugiés vers nos pays voisins», a déclaré la ministre du gouvernement d’Olaf Scholz, Nancy Faeser. Et de poursuivre : «Nous soutiendrons massivement les États concernés, en particulier notre voisin polonais, si des mouvements importants de réfugiés devaient se produire».

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir