Justice

Didier Lallement : « Des troubles et délits ont pu se réaliser autour du stade » .

9 juin 2022
Crédits photo : Sénat / Flickr Creative Commons
Temps de lecture : 3 minutes

Une semaine après le passage du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre de Sports Amélie Oudéa-Castéra dans l’hémicycle sénatorial, c’est au tour du Préfet de Police de Paris Didier Lallement de répondre aux éventuels manquements dont l’État a pu être responsable au fil de cette soirée inédite.

« Je ne reviendrais pas sur les causes qui ont mené à la situation que vous décrivez, les ministres l’ont suffisamment fait ». Le ton est donné, le préfet Lallement n’est pas un politique mais bien un haut-fonctionnaire, spécialiste du maintien de l’ordre.

Un bilan définitif contrasté

Au-delà des réactions de nos voisins européens et de la crise diplomatique que cette rencontre sportive a engendré, le bilan des interpellations et des mises en garde à vue est révélateur d’un certain fiasco français. 68 interpellations, 39 placements en garde à vue pour des faits multiples allant du vol à l’arraché, de cas de violences en réunion en passant par des agressions sexuelles. Au delà du bilan sécuritaire, ce sont 238 interventions de pompiers qui ont été mandées, dont une partie pour cause d’intoxication au gaz lacrymogène.

Le préfet Lallement confessait quelques jours avant son audition que des « gestes inappropriés et disproportionnés de la part d’un certain nombre de policiers ou de gendarmes mobiles » avaient été recensés. Cependant il confirme la ligne gouvernementale selon laquelle les doctrines d’emploi de maintien de l’ordre avaient « évidemment permis de sauver des vies ».

L’origine de la violence

Il l’a finalement confirmé auprès des sénateurs, les débordements et mouvements de foules sont le résultat de la conjugaison de deux facteurs. D’abord la présence d’un public ibéro-britannique bien trop nombreux pour les capacités d’accueil du stade Séquano-Dionysien. Ensuite, l’irruption de « 300 à 400 indésirables », mobiles et déterminés qui se sont employés à aller de porte en porte pour malmener les supporters sans distinctions d’âge ou de sexe.

A l’issue de la rencontre entre Liverpool et Madrid, Didier Lallement précise que ces mêmes « indésirables ne se sont pas dispersés mais sont restés dans la périphérie du stade et malmener les supporters qui se rendaient vers la Plaine Saint-Denis »

Dans ce chaos généralisé, le préfet de Police le déclare timidement que « des troubles et délits ont pu se réaliser autour du stade » en ajoutant que ces bandes désorganisées étaient issues du nord-parisien et des cités proches du stade. Les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des lynchages, des vols contre une foule en panique permettent de confirmer ce diagnostic. Alors que l’organisation des Jeux Olympiques commence à préoccuper l’exécutif, des interrogations restent en suspens quant à la capacité de l’Etat et des collectivités locales à assurer la sécurité des publics étrangers.

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