Emmanuel Macron flirte avec l’extrême-gauche

Invité du 20h de TF1, Emmanuel Macron fait un appel du pied clair aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot. Le président-candidat a rappelé son intention « d’écouter, de convaincre et d’aller auprès de tous les Français pour déployer un projet qui a parfois été caricaturé ».

Arrivé en tête du second tour de l’élection présidentielle avec 27,84%, Emmanuel Macron doit chercher à convaincre pour l’emporter face à Marine Le Pen. Pour le président-candidat, quelle meilleure réserve de voix que celle de La France insoumise et d’Europe Écologie les Verts ? Multipliant les appels à faire barrage à l’extrême-droite, la Macronie tente de donner des gages aux électeurs insoumis et écologistes pour ne pas qu’ils tombent dans l’abstention. Ayant appelé à voter Macron au second tour, les bulletins de vote des Verts (4,6%) devraient, logiquement, revenir dans leur grande majorité au président sortant. La question des électeurs de Jean-Luc Mélenchon est pour le moins incertaine. Si 34% des insoumis voteraient Macron, selon une étude IPSOS, 30% seraient séduits par Marine Le Pen, tandis que 36% s’abstiendraient.

Emmanuel Macron veut faire des concessions

À la République en Marche le mot d’ordre est donné. Il faut tout faire pour récupérer les voix de gauche. Depuis quelques jours, Emmanuel Macron a opéré une véritable métamorphose. Homme ouvert, conciliant, prêt à se remettre en question sur certains sujets – du jamais vu durant son quinquennat… « Il faut écouter les colères dans ces moments-là aussi, parfois les inquiétudes, les incompréhensions», déclare-t-il sur TF1, avant de souhaiter « enrichir le projet qui est le [sien] en regardant ce qui dans les projets de celles et ceux qui ont décidé de [le] soutenir est à la fois compatible et le rend plus fort ». Emmanuel Macron sait « qu’il y a des choses sur lesquels on peut aller plus loin sur l’écologie par exemple et d’autres sujets qui figurent dans les projets de candidates et candidats qui n’ont pas franchi le premier tour ».

Emmanuel Macron assume chercher à séduire un électorat d’extrême-gauche et notamment écologiste : « La décroissance, ce n’est pas dans mon programme, je le confirme, je ne vais pas changer, je pense qu’il faut créer des richesses pour redistribuer et être plus fort. Par contre, la planification écologique est quelque chose dont je peux me nourrir, des éléments de propositions sur la qualité de l’eau, de l’air, de la mer sont des choses qui sont compatibles, parfois que j’ai pu commencer ». Le second tour pourrait s’avérer serré entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Si ce dernier est donné gagnant, l’abstention sera un facteur déterminant.