Forte augmentation des agressions contre les forces de l’ordre
21 février 2022
Le Service de statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié une étude démontrant que les forces de l’ordre subissaient de plus en plus de violences et de menaces.
D’après les analyses du SSMSI citées par le Figaro «Les policiers, militaires et assimilés sont moins victimes de vols et tentatives de vols sur leur lieu de travail (14 %) que les autres personnes occupant un emploi (18 %)». Les chiffres sont pourtant édifiants et ne sont pas à minimiser mais à mettre en perspective.
En se fondant sur les chiffres de 2013 à 2018 compilés par l’Insee concernant le « cadre de vie et sécurité », on note un accroissement global des violences. Par exemple, en matière de violence, si une personne est agent de la police nationale, de la police municipale ou de la gendarmerie, le risque d’être victime d’agressions physiques est cinq fois supérieur au niveau d’exposition moyen (près de 11 %) pour toutes les autres professions ( 2 %). Les violences verbales étaient également plus fréquentes : en moyenne, 31 % des agents en uniforme devaient condamner les insultes et les menaces chaque année, contre 14 % dans toutes les autres professions. Concernant les violences verbales au travail, là aussi, on observe une nette augmentation passant « de 14 % à 23 % en moyenne par an ». Le risque d’insultes et de menaces dans les autres professions est resté presque constant. Auprès du Figaro, un commissaire de la sécurité publique du Grand Ouest déplore «l’agressivité grandissante qui vise spécifiquement les policiers et gendarmes témoigne indéniablement d’une perte d’autorité de l’État, l’uniforme ne faisant visiblement plus peur aux délinquants».
Des atteintes différentes selon la profession
Le nombre des atteintes physiques varie selon les catégories professionnelles des victimes. Ainsi, après les forces de sécurité intérieure, dont 11 % des agents se plaignent d’être victimes d’une agression en moyenne annuelle, 2,9% des infirmiers et éducateurs sont concernés par des faits de violence.
En revanche, les policiers portent davantage plainte que d’autres professionnels. «Concernant les violences physiques subies, 60 % des agents des forces de sécurité intérieure (policiers et gendarmes) portent plainte, contre moins de 30 % pour l’ensemble des personnes qui travaillent» peut-on lire dans la note du Ministère de l’Intérieur. De même, pour les violences verbales puisque 30% des menaces et 9% des injures verbales sont suivies d’un dépôt de plainte.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir