Fortes inégalités en école primaire
16 mai 2022
Le rapport de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche sur « l’enseignement en cours moyen » (CM1 et CM2) dépeint de fortes disparités d’un établissement à l’autre. Une situation alarmante.
Les élèves de France ne sont pas logés à la même enseigne. D’après le récent rapport de l’inspection générale sur l’enseignement en cycle moyen de l’école primaire, le fossé ne cesse de s’agrandir entre les différents établissements. Après avoir observé près de 160 classes dans une trentaine de départements français, le constat semble sans appel .
Ecarts disciplinaires
Tout d’abord sur la qualité de l’enseignement. En effet, le rapport note que seules 40% des classes possèdent un manuel en français et en mathématiques. La grande majorité des élèves doivent donc se contenter de photocopies ou de reproductions communes. Cette différence de traitement entre les écoles implique un écart important dans l’implication des élèves. En effet, sans manuel scolaire, les enfants sont moins impliqués dans leur travail et l’apprentissage est plus compliqué. De plus, les inspecteurs notent qu’en l’absence de livres scolaires, les élèves sont limités à écrire seulement quelques mots sur les photocopies, là où les élèves avec manuel travaillent leur graphie en recopiant la leçon sur leur cahier.
Même écart sur les évaluations. Dans de très nombreux cas, les enseignants se contentent d’un bilan à la fin de chaque séquence. Les interrogations consistent alors en une série de questions sans développement ou réflexion. Ainsi, dans le cadre de l’enseignement du français, une production écrite – type rédaction – serait demandée aux élèves dans seulement 10% des classes.
A ces écarts disciplinaires, s’ajoutent des différences d’emploi du temps. Les inspecteurs soulignent des « écarts considérables » entre les écoles dans le temps de récréation accordé aux élèves. Alors que certains profiteraient de près de 3 heures de pause dans leur journée, d’autres n’auraient qu’une heure de récréation. Mêmes écarts dans les temps accordés à chaque discipline. Alors que le ministère de l’Education nationale fixe des durées hebdomadaires pour l’enseignement de chaque matière, force est de constater que dans certains établissements les enseignants privilégient l’EPS ou les arts quand d’autres mettent l’accent sur les mathématiques et le français.
A cette « étape clef » de la scolarité, cette disparité dans l’enseignement délivré est l’une des causes de la baisse du niveau des élèves en sixième.