Politique

François Hollande : il savait

13 novembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes

« Nous savions que dans les flux de réfugiés, il y avait des terroristes. Mais nous ne savions ni où, ni quand, ni comment ils allaient nous frapper », une phrase, sans doute la plus explosive, au cœur des déclarations de l’ancien président de la République François Hollande lors du procès des attentats du 13 novembre. Le chef d’État savait. Et pourtant…

François Hollande et Manuel Valls le soir des attentats du 13 novembre 2015, au Bataclan.

Voilà six ans maintenant qu’Élodie, Nicolas, Claire, Elsa, et les 130 autres victimes du Bataclan se sont éteints aux sons entremêlés des kalashnikov et des accords d’Eagles of Death Metal dans une boucherie monstrueuse provoquée par les islamistes qui pullulent sur notre territoire. Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’est ouvert le 08 septembre 2021 et se tiendra jusqu’en mai 2022 le temps de juger tous les auteurs ou complices de la tuerie du Bataclan, devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Parmi eux, le témoignage important sinon crucial de l’ancien chef d’État François Hollande, entendu pendant près de quatre heures, mercredi 10 novembre. L’audition de l’ancien président, jugée « inutile à la manifestation de la vérité » par plusieurs avocats de la défense s’est donc bien tenue, la cour estimant que « M. Hollande était présent au Stade de France, qu’il est expressément désigné par les assaillants au cours de l’attaque du Bataclan et qu’il ne peut, dès lors, être considéré comme étranger aux faits« . À 67 ans et avec le caractère sobre qu’on lui connait, François Hollande, aura tenu à la barre face à toutes les questions des juges, celles du côté des parties civiles, celles moindres du côté de l’accusation sur les prétendues responsabilité de l’État et de ses servives à ce moment-là.

« Nous savions que des actions se préparaient, que des individus s’étaient placés dans le flot des réfugiés pour tromper la vigilance. » déclare François Hollande, ancien président de la République. Au sujet d’Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats, celui qui a emprunté la route depuis la Belgique jusqu’à la France, l’ancien chef d’État assure n’avoir eu aucune informations. « Vous allez me dire : ‘Est-ce que vous avez su qu’il était en Europe ?’ Non. Quand bien même ne serait-il pas venu, les attentats n’auraient-ils pas eu lieu quand même ? » rétorque l’ancien chef d’État.

Samia Maktouf, avocate de plusieurs parties civiles, pose la question : « Est-ce que vous pouvez leur dire que tout a été fait pour éviter ces attentats ? » Réponse : « Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour poursuivre, traquer ces individus, mais nous n’avions pas l’information qui, hélas, aurait été décisive pour empêcher les attentats du 13-Novembre. La veille et l’avant-veille, il n’y avait pas d’alerte supplémentaire. »

Face à ces déclarations, le polémiste Éric Zemmour, dont l’annonce de candidature à l’élection présidentielle devrait être imminente, étrille François Hollande depuis une salle pleine à craquer de fans pour sa conférence à Bordeaux le vendredi 12 novembre. Il l’accuse d’avoir « préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des migrants d’entrer en France« . Des propos qui n’ont pas manqué de provoquer le courroux du président en exercice à l’époque qui juge odieux l’attitude d’Éric Zemmour envers les victimes du Bataclan, plutôt que de lui répondre sur le fond.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *