Politique

Grand Débat des Valeurs : la (presque) union des droites face à Macron

23 mars 2022
Le Grand Débat de Valeurs actuelles et des Eveilleurs, à Paris, le 22 mars 2022. Crédits photo : @LesEveilleurs / Twitter
Temps de lecture : 9 minutes

Hier soir, le 22 mars, au Palais des Sports de Paris, se tenait le Grand Débat des valeurs organisé par Valeurs actuelles et Les Eveilleurs. Retour sur une soirée haute en couleurs et de « débats qui n'existent plus ailleurs. »

« Vous en avez marre de cette campagne qui peine à démarrer sans débat ? » L’apostrophe de Charlotte d'Ornellas aurait pu s’ensuivre du très sarkozien : « On va vous en débarrasser. » C’est désormais chose faite. Alors qu’Emmanuel Macron se dérobe à l’exercice du contradictoire, cette élection présidentielle avait des airs de simple formalité en vue d’une reconduction prédite par tous. Valeurs actuelles et Les Éveilleurs ont tenté de remédier à cette faille démocratique, hier soir, lors du Grand Débat des valeurs.

Dès 19 heures, ce sont près de 4 000 spectateurs qui se pressent devant le Dôme du Palais des Sports de Paris. Parmi eux, quelques militants de La République En Marche et du Rassemblement National – mais on entend surtout les troupes des Républicains et de Reconquête. Dans la queue, on tracte, on s'interroge sur les performances passées et à venir des candidats, on questionne les sondages. Mais on imagine, avant tout, la configuration du second tour qui se dévoilera dans vingt jours. Dans quelques minutes, six candidats et acteurs politiques de la droite se succèderont sur une scène tricolore : Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Eric Ciotti et, enfin, Jordan Bardella. Trois femmes et trois hommes, pour représenter les quatre nuances de la droite. Chacun fera face aux questions de Valeurs actuelles, portées par les voix de Charlotte d'Ornellas, Raphaël Stainville, Geoffroy Lejeune et Tugdual Denis. L'objectif ? « Prouver qu'à droite, on est capables d'organiser des débats qui n'existent plus ailleurs », s'enthousiasme Lejeune, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire. Et de calmer, pour ce faire, les ardeurs militantes d'une salle chauffée à blanc par un sketch de Gaspard Proust – dans lequel chacun, même l'équipe organisatrice, en prend pour son grade. « C'est grâce à ceux qui sont les plus éloignés de vous que cette soirée existe, rappelle-t-il : Je vous demanderai de respecter ceux qui ont pris le risque de venir… notamment Marlène Schiappa, sans qui cette soirée ne serait pas la même ! »

Marlène Schiappa : la difficile défense du bilan d’Emmanuel Macron

Des applaudissements encouragent la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté qui fait son entrée sur scène sous les stroboscopes. Et pour cause : elle y défendra, seule, le bilan d’Emmanuel Macron face à Charlotte d'Ornellas. La journaliste, qu’on devine particulièrement appréciée par le public, ne ménage pas son interlocutrice. Lorsqu’arrive l’épineuse question de la guerre à l’Est, la représentante du gouvernement loue le consensus français quant à l’aide portée aux pays frontaliers de l’Ukraine. Son interrogatrice saisit la perche : « J’imagine que vous allez donc condamner les sanctions économiques prises par le Parlement européen à l’égard de ces pays-là ? » Schiappa botte en touche, invoquant le secours porté par l’Etat à des enfants ukrainiens malades. On siffle. « Ne sifflez pas les enfants malades ! », rétorque-t-elle… et Charlotte d’Ornellas de répondre : « Je ne sonde pas les cœurs de la salle, mais je ne pense pas que ce sont les enfants qui étaient sifflés. Je vais préciser ma question, ça vous évitera de répondre à côté… »Prise entre les feux de son interlocutrice et du public, la ministre ne démord pas, défendant l’action gouvernementale en matière de reconduction à la frontière et de lutte contre le

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