Guerre en Ukraine, famine dans le monde ?

Plusieurs millions de personnes dans le monde pourraient basculer dans la faim, selon la FAO, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La guerre est déjà mondiale, non pas par la qualité de ses belligérants, mais par ses conséquences alimentaires dramatiques.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux grandes puissances agricoles et énergétiques, risque fort de produire davantage de morts de faim dans les pays du Sud que d’Européens morts de la guerre. L’Ukraine et la Russie sont les principaux exportateurs mondiaux de blé - près de 30% des exportations mondiales -, de maïs, d’orge, de colza ou de tournesol. Elles représentent à elles deux plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales. Dans les années 1930, le cours mondial du blé se négociait à Odessa, et non pas à Chicago comme aujourd’hui.  

Flambée du prix des céréales, du gaz et des engrais 

Tant la récolte de l’été 2022 que les exportations s’annoncent mal. En Ukraine, si les hommes sont au combat et que les femmes sont réfugiées, personne n’est aux champs. Et, s’il y en a, il sera difficile d’avoir accès aux semences sélectionnées, aux engrais, aux pesticides, aux tracteurs et moissonneuses et au gasoil pour les faire rouler. Et, même si la récolte se fait, les systèmes logistiques de stockage, de transport et de vente ne pourront pas aisément suivre. Et pour finir, il est bien délicat de parier sur l’accès aux ports d’Odessa ou de Marioupol pour les exportations.

Du côté de la Russie, d’autres aspects viennent empirer la situation. Parmi les sanctions occidentales, l’exclusion du système de communication bancaire SWIFT -auquel sont rattachés 11.000 établissements financiers dans le monde- déstabilise les banques russes dans leurs transactions internationales. En représailles, la Russie pourrait développer un partenariat avec la Chine pour mettre en place un système de transaction concurrent basé sur le yuan. Également, elle pourrait limiter ses exportations, de céréales certes mais aussi et surtout de gaz.

Les importations de gaz russe représentent 40