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Guerre en Ukraine : L’inévitable retour des réfugiés

14 juin 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Cinq mois après l’accélération du conflit et la mobilisation générale des hommes sur le front, des réfugiées ukrainiennes font le choix de retourner dans leur pays, faisant fi des bombes et du climat de dangerosité permanent.

Ils sont un peu plus de six millions à avoir trouver refuge chez leurs voisins européens, la Pologne au premier chef. Femmes et enfants constituent l’écrasante majorité de ces exilés de guerre et incarnent l’exode le plu massif d’Europe depuis les affres de la seconde guerre mondiale.

« Mon pays me manque (…), il est temps de rentrer »

Depuis l’invasion russe du 24 février, deux millions de ressortissants ukrainiens ont déjà plié bagages pour rejoindre Odessa, Kharkiv, Kiev ou Marioupol : autant de métropoles toujours en proie au feu et à l’acier. Alors qu’ils fuyaient les bombardements de toute part, ils ont fait ce choix, conspué par les instances militaires de Kiev qui regrettent cette « tragédie » dans un communiqué officiel.

Dans la ville frontalière de Przemysl en Pologne, la multitude de bénévoles venue des quatre coins du monde assiste impuissante mais surtout éberlué à ce retour volontaire dans un théâtre de guerre. Dans un reportage de terrain produit par Le Monde, femmes et enfants placent des mots sur ces actes : « On retourne dans la région de Donetsk (…) l’Ukraine, c’est chez nous, on veut y retourner ».

Désabusés, les humanitaires assistent à ce reflux toujours plus conséquent de réfugiés vers la route de Lviv, à une centaine de kilomètres de la frontière. L’un d’entre eux exprimera amèrement ce constat : « Tu vois arriver des gens qui fuient la guerre, et deux heures après, le même nombre ou presque qui part en sens inverse. Ils disent tous avoir peur, ils savent que la guerre va continuer, mais ils repartent quand même. Ça m’échappe ». Une mère de famille rétorquera simplement : « Mon pays me manque (…) il est temps de rentrer ». Un sentiment d’appartenance nationale à toute épreuve, même celle des larmes et du sang.  

Une intégration contrastée dans les pays d’accueil

Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés, la France a accueilli plus de 70 000 réfugiés ukrainiens quand l’Allemagne en enregistre 700 000 et la Suède quelques milliers. De nombreux faits divers ont émaillé l’intégration que l’on savait temporaire de ces femmes et enfants dans nos sociétés de l’ouest.

Même s’ils restent marginaux, des dizaines d’occurrences allant de la simple menace au viol ont été constatées à l’encontre des femmes et jeunes filles ukrainiennes dans les centres d’accueils des demandeurs d’asiles. En Suède, au Portugal, en Autriche, à Dusseldorf et même en Dordogne, des femmes ont signalé avoir été victimes d’agressions sexuelles. Un phénomène probablement sous-évalué.

Ce sombre bilan contraste avec les manifestations d’égards et de civilité dont on fait preuve ces exilés dans leurs pays d’asile à l’image du parc du Cinquantenaire de Bruxelles, intégralement nettoyée par des ukrainiens. Les faits recensés reposent entres autres sur leur intégration stupéfiante au système scolaire français, jugé durement mais justement par ces jeunes élèves.

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