Vous qui avez été membre du Haut Conseil à l’intégration durant plus de trois ans et avez fréquenté les cercles du pouvoir, comment expliquez-vous l’impuissance du gouvernement à juguler l’immigration et à mettre en place l’assimilation ?
Il existe une conjonction de facteurs, mais ce qui m’a le plus frappée et même bouleversée, c’est l’indifférence de beaucoup au destin de la France et de son peuple. L’impuissance est en grande partie le résultat de cette indifférence, car bien sûr, si les élites de commandement avaient voulu agir, elles l’auraient pu. Il faut définitivement tordre le cou à cette idée, fort répandue, que l’impuissance serait le seul fait de contraintes exogènes telles que l’Union européenne ou la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Cette explication est une aubaine, car elle dédouane de leurs responsabilités ceux qui avaient l’obligation d’agir.
En cause également, la grande proximité et perméabilité entre mondes politique et économique. Dans sa lettre du 6 janvier 1981 au recteur de la Mosquée de Paris, le Secrétaire Général du Parti Communiste Georges Marchais met les pieds dans le plat : « La politique du pouvoir et du patronat est contraire tant aux intérêts des travailleurs immigrés et de la plupart de leurs nations qu’aux intérêts des travailleurs français. » Nous pourrions ajouter l’ingérence de puissances étrangères fort généreuses ainsi que le recyclage à l’infini d’une part des élites politiques et de la haute administration, les rendant « immortels », et empêchant qu’un véritable travail d’inventaire ne soit accompli. Toute critique expose en effet à un potentiel bannissement du système. L’auto-censure se nourrit de cet état de fait.
Il convient de ne pas négliger non plus la trop grande proximité entre les élites dirigeantes et le monde des médias. Et enfin un facteur dont l’influence va croissant, qui est l’évolution de la démographie électorale. En l’absence d’une assimilation massive, les élus sont piégés et ne peuvent que se soumettre et courtiser l’électorat non assimilé, reléguant au passage ceux qui ont fait le choix de l’assimilation et qui sont, avec les Français de souche culturelle occidentale, les dindons de la farce.
Vous avez été membre de ce Haut Conseil, principalement durant le mandat de Nicolas Sarkozy. Alors qu’il a récemment déclaré que « l’immigration ne peut pas continuer comme ça », que lui répondez-vous ?
Qu’il est impératif de réduire de manière drastique l’immigration. Cela était vrai hier et l’est chaque jour davantage, car la situation n’a de cesse de se dégrader. Chaque Français peut désormais le constater. C’est pourquo
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