Guyane : enfer vert pour métal jaune

La Guyane, département méconnu aux multiples richesses

Coincée entre le Suriname et le Brésil, située à plus de 7 000 kilomètres des côtes françaises, la Guyane est l'un des départements d'outre-mer dont la plupart des métropolitains ignorent l’histoire et la position géographique exacte.

Souvent considéré dans l’imaginaire collectif comme une île, ce territoire d’une superficie de plus de 96 000 hectares est doté d’une riche biodiversité grâce notamment à la forêt tropicale qui le recouvre à 96 %. Longtemps, ce département situé dans le continent sud-américain a conservé l’image peu reluisante d’un bout de terre abandonné par la France. Jusqu’au début du XXe siècle, les condamnés pour meurtre ou pour délits politiques étaient déportés aux tristement célèbres bagnes de Cayenne, de Saint-Laurent-du-Maroni ou des Îles du Diable. Pourtant, l’histoire de la Guyane est avant tout liée aux peuples autochtones, premiers habitants du territoire. Ceux-ci ont d’abord subi la loi des prédicateurs au moment de la colonisation avant d'être écartés des développements industriels.

Les ressources économiques y sont pourtant nombreuses, parmi lesquelles l’aérospatial dont le centre basé à Kourou a fait du département un des meilleurs spots de lancement au monde. La Guyane c'est aussi un véritable coffrefort qui cache dans les couches de latérite et de graviers alluvionnaires, sous une canopée luxuriante mais dangereuse, un métal extraordinaire. Ses capacités physiques sont telles qu'aucune matière n'est capable de l’égaler : l’or.

Dès le début du XIXe siècle, cette terre d'aventures a attiré de nombreuses sociétés d'orpaillage. Des barges flottantes, fabriquées principalement en Hollande ou aux États-Unis d'Amérique, étaient transportées par bateau et remontaient les rivières, riches du précieux minerai. Des godets en fonte venaient racler les sédiments pour ensuite les traiter par gravimétrie. À l’origine très rentables, ces sociétés ont fini par disparaître car devenues trop peu bénéficiaires, et les zones d’exploitation ont été abandonnées au début du siècle dernier. À cette époque, l’utilisation du mercure, souvent sans protection particulière, était généralisée. Doté de capacités physiques très intéressantes, celui-ci était versé en grande quantité dans des récipients contenant les concentrés d'or mêlés aux autres minéraux. Ce précieux mais dangereux métal permettait en effet d’amalgamer les fines poussières de métal parfois invisibles à l’œil nu en gouttes de métal liquide. Au fil du temps, c’est devenu l’une des plus grosses problématiques de cette région, car les chercheurs d’or clandestins l’utilisent encore en grande quantité de nos jours malgré son interdiction depuis 2006.

Au coeur d'un carrefour géographique

Le positionnement géographique de la Guyane est l’une des principales faiblesses du territoire car la manne financière aurifère attise particulièrement la convoitise des pays voisins.

Au sud, le fleuve Oyapock fait office de frontière avec le Brésil. Les neuf millions d’hectares réunissant 215 millions d’habitants font de ce puissant voisin le plus grand État d’Amérique du Sud et le cinqui

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