Jean-Luc Mélenchon inquiet pour sa sécurité
10 juin 2022
A quelques jours d’un scrutin qu’il sait décisif et angulaire, le chef de file de la France Insoumise révèle la personnalité d’un homme angoissé, obnubilé par sa sécurité et faisant preuve de mépris pour certains de ses semblables. Rétrospective d’un personnage haut-en-couleur.
L’armure se fendille peu à peu. La gouaille habituelle de Jean-Luc Mélenchon se heurte à des réalités qui l’embarrassent. Depuis l’affaire des perquisitions du siège de son mouvement, les éruptions de colère auxquelles la France a assisté ont assis l’image d’un personnage capable d’outrance et insubordonné aux règles édictées par les lois. Il éructait déjà « La République c’est moi (…) poussez-vous d’la ».
« Regardez-moi ce gros imbécile »
L’ex-candidat de l’Union populaire a éprouvé dans le passé de vives frilosités lorsque des passants, badauds ou bien soutiens de la cause, lui proposaient une photo, voir un débat. « Ce n’est pas la peine de m’emmerder (…) je ne te dois rien et je ne te connais pas » assène-t-il à un adolescent dans la rue un jour d’août 2021.
La première effusion de colère – diffusée- survint lorsqu’il tenta de briguer le fief d’Hénin-Beaumont en 2012 face à Marine le Pen. Déambulant sur un marché, il est alpagué par l’un des commerçants qui lui reproche son supposé pantouflage. Au lieu d’emprunter la voie de la pédagogie, Mélenchon s’emporte et transforme un débat de café du commerce en combat de coq. « Regardes-moi dans les yeux tu es un homme ? Tu es un crétin et c’est tout » persifle-t-il alors que l’homme fait déjà face aux quolibets de ses militants. Mélenchon conclura par un sourire narquois et une insulte gratuite qui haranguera la foule qui l’entoure « Regardez-moi ce gros imbécile, incapable de connaître le salaire d’un député ». Dans cette région désœuvrée du nord de la France, l’hémicycle et l’est parisien ont du lui paraître bien lointain.
Mélenchon du peuple victime d’agoraphobie
Face à tant d’animosité, l’Insoumis ne peut éviter les menaces. Dans un portrait dressé par Paris Match, on découvre la peur de notre intéressé d’être « victime d’un fou, d’un de ces fanas d’ultra-droites ».
Réelles ou supposées, elles ont tout de même failli être mener à bien en mai 2016 alors qu’un groupe nommé « OAS » planifiait son assassinat. Depuis, les signaux faibles s’accumulent. Balles glissées dans des enveloppes, enfarinages…
Pour pallier cela, il a constitué un service d’ordre national de 300 personnes dont le sulfureux Hazem El Moukaddem, célèbre antifasciste phocéen dont certaines sources locales ont narré à l’hebdomadaire Valeurs actuelles ses « opérations coups de poing » et son admiration pour « les terroristes d’extrême gauche ». S’ajoute à cette légion un « escadron » de 30 personnes qui connaissent d’avantage les seuils de tolérance et les points de rupture de leur timonier. Les rassemblements publics seraient devenus pour lui une source d’angoisse, accentuant son « sentiment de vulnérabilité ». Défendre les classes laborieuses n’est décidément plus une mince affaire.