Jean-Luc Mélenchon persiste et signe contre les forces de l’ordre
7 juin 2022
Invité de la matinale de France Inter, le député sortant de la France Insoumise a provoqué de vives réactions suite au tragique évènement du boulevard Barbès le 4 juin dernier.
Métro Château-Rouge, aux alentours de 11h. L’atmosphère estivale du nord parisien contraste avec la gravité de l’évènement qui s’y déroule. Un conducteur et ses trois passagers refusent de se soumettre à un contrôle de routine motivé par un simple défaut de ceinture. Selon la version des policiers, le conducteur aurait fait mine de s’arrêter pour finalement redémarrer au quart de tour et manquer de renverser l’un des fonctionnaires montés à vélo. Les policiers répliquent immédiatement et usent de leur arme dans le cadre de la légitime défense.
Bilan de l’intervention : le conducteur est gravement blessé à la poitrine et sa passagère de 22 ans succombera le lendemain d’une balle dans la tête. D’après des sources policières, le conducteur de l’automobile est très défavorablement connu de la justice. Il enregistre 80 mentions au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et fait l’objet d’une fiche de recherche (FFP) pour détention d’armes de guerre et conduite sans permis.
Les trois policiers, deux hommes et une femme, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête diligentée par l’IGPN. Deux enquêtes ont par ailleurs été lancées par le parquet de Paris, l’une à l’encontre des policiers pour « violence par armes par personnes dépositaires de l’autorité publique » et l’autre destinée au conducteur pour « tentative d’homicide volontaire».
Revenant sur ce dramatique évènement, le chef de file de l’union de la gauche a une nouvelle fois assuré au micro de France Inter que « la police tue » et qu’il était « évidemment de son devoir de le rappeler ». Depuis l’évènement du Pont Neuf où deux hommes avaient été abattus dans des circonstances similaires, l’affaire Cedric Chouviat ou encore Adama Traoré, Jean-Luc Mélenchon rappelle la nécessaire action proportionnée dont doivent faire preuve les policiers, et ce dans n’importe quelle situation d’urgence, « car personne ne mérite la mort au détour d’une rue ».
« Nous ne voulons pas vivre dans un champ de tirs »
Il le martèlera au micro de Léa Salamé, l’organisation générale de la police doit être révisée au détriment des forces d’interventions classiques que sont les Brigades Anticriminalité, canines ou cyclistes. Le député marseillais plaide en faveur d’une police de proximité, « soucieuse de la tranquillité publique » et formée au maintien de l’ordre : « Nous ne voulons pas vivre dans un champ de tirs » conclura t-il gravement.
Ces propos n’ont pas manqué de susciter une importante polémique. Nombreux politiques, Gérald Darmamin en tête, ont tenu à exprimer leur soutien aux forces de l’ordre qui chaque jour tente de faire leur travail au mieux.
Toutes les vingt minutes en France, un refus d’obtempérer survient et met en danger à la fois les citoyens qui en sont à l’origine et mais aussi policiers. Pour rappel, 18 d’entre eux sont quotidiennement blessés dans l’exercice de leur mission et la profession enregistre un taux de suicide bien supérieur à la moyenne nationale. A quelques jours du scrutin législatif, Jean-Luc Mélenchon fédère un socle autour de sujets qu’il sait mobilisateur pour un électorat urbain et sensible à la question policière.