Jean-Michel Blanquer devenu « ennemi public numéro 1 »
13 juin 2022
La sanction électorale s’est abattue sur l’une des figures centrales de la macronie. L’ancien ministre de l’Éducation, reconverti candidat dans la 4e circonscription du Loiret n’est pas parvenu à se qualifier pour le second tour des élections législatives. De cabinets en ministères, de commissions en assemblées, Jean-Michel Blanquer s’est essayé pour la première fois au suffrage universel dans la région de Montargis située au sud de Paris.
Dans ces terres historiquement disputées par les figures du RN et les traditionnels ténors des Républicains, le parachutage de Jean-Michel Blanquer devait reposer sur l’élan de la réélection d’Emmanuel Macron. Pari infructueux puisque l’ancien ministre ne s’est vu crédité que de 18,89 % des voix, loin derrière le candidat du Rassemblement National Thomas Ménagé (31,45%) et du candidat Nupes Bruno Nottin qu’il talonne (19,43%). Dans cette circonscription éloignée des pôles d’attractivités, en proie à la désertification médicale difficile d’envisager une victoire incontestable d’une majorité vivement contestée pour son inaction.
Un parachutage risqué
Dans une adresse à ses électeurs sur les réseaux sociaux, il tient à rappeler ses convictions de fond tout en fustigeant ses adversaires.
De nombreuses personnalités se sont manifestées sur les réseaux sociaux, raillant l’ancien ministre de l’Education sur ses positions récentes. A l’issu de sa défaite, il déclare au micro de BFMTV que « l’extrême gauche est aussi dangereuse que l’extrême droite » et a insisté sur ses positions « humanistes, républicaines et sociales ».
La gauche exulte
L’acteur Yvan Le Bolloch, le malheureux candidat à la présidentielle Anasse Kazib ou encore le psychologue insoumis Gérard Miller ont immédiatement réagi à l’éviction du candidat Blanquer face à leur poulain Bruno Nottin. Motif de leur agacement : le parallèle établi entre le Rassemblement National et la Nupes sur le plan de la radicalité.
Le pourfendeur du wokisme se perçoit désormais comme « L’ennemi public numéro 1» face à une coalition qu’il qualifie d’outrancière. Invitée de la matinale de Bruce Toussaint, il cherchera à expliquer les raisons de sa défaite : « Le logiciel d’interprétation qui existe en France est trop influencé par une certaine extrême gauche » ajoutant que lorsqu’« on manifeste des convictions républicains, on subit beaucoup d’inimitiés (…) je suis la cible de beaucoup d’attaque (…) j’ai toujours cherché de positions équilibrées, inspirée par la doctrine Républicaine »
Des soupçons d’irrégularités
Dans les bureaux de votes du nord-est orléanais, la pagaille règnerait. Alors que Bruno Nottin devance Jean-Michel Blanquer d’un peu moins de 200 voix, ce dernier affirme que le candidat de la Nupes a « violé plusieurs règles électorales pendant la campagne » mentionnant des post facebooks « sponsorisés vers les électeurs, des tentatives de parodies » de se personne orchestrées par la Nupes et, surtout, la diffusion de « tracts imitant les affiches d’Ensemble! qui promouvaient des choses inexactes ». Il ajoutera amèrement qu’ « ils (la Nupes ndlr.)se permettent tout et tout leur semble permis ».
Après une investigation menée par les équipes du Monde, la thèse de la publicité Facebook a été démontrée mais reste peu probante au regard de la faible audience touchée. Il compte déposer un recours juridique pour faire la lumière sur le déroulement de cette fameuse campagne législative montargeoise.