Jordan Bardella juge qu’Éric Zemmour opère une « stratégie brutale »

Au micro de France Inter, mercredi 16 février, le président du Rassemblement National a longuement fustigé Éric Zemmour et ses soutiens, après les persistantes rumeurs d’un soutien de Nicolas Bay, ancien porte-parole de campagne de Marine Le Pen, au candidat.

Invité de l’émission de Léa Salamé et de Nicolas Demorand ce matin sur France Inter, Jordan Bardella a vivement critiqué la candidature d’Éric Zemmour. Le député européen estime que les départs de Stéphane Ravier, et les sanctions prises par le parti à l’encontre de Nicolas Bay ne constituent pas « une saignée. » Jordan Bardella « ne conçoit pas de passer cette campagne présidentielle à commenter les actions d’Eric Zemmour. » Celui-ci considère que la stratégie électorale de l’ancien journaliste est dépassée. « La stratégie d’Éric Zemmour qui est une stratégie de la provocation, une stratégie brutale, qui reconstitue au-dessus de lui un plafond de verre, peut trouver un écho avec le discours qu’avait le Front national il y a 20 ou 30 ans » estime-t-il.

Le Rassemblement National en crise ?

La veille au soir, dans une lettre adressée aux cadres, le bureau exécutif du parti annonçait la suspension de toutes les fonctions de Nicolas Bay, auparavant porte-parole de campagne de Marine Le Pen. S’exprimant à ce sujet, le poulain de Marine Le Pen déclare : « On ne peut pas être dans une forme de sabotage qui vise à feuilletonner son départ, en attendant le plus longtemps possible pour trouver le bon moment pour rejoindre la concurrence, pour faire le plus de mal possible. » Par ailleurs, Jordan Bardella explique que «nous avons un peu plus de 1000 élus partout en France qui sont sur le terrain pour permettre la victoire de Marine Le Pen dans quelques semaines. »

Selon lui, le parti n’est aucunement mis en difficulté suite aux départs de certains de ses cadres : « Sur la dizaine de personnes qui nous quittent, il y en a qui partent pour des raisons personnelles. Quand vous n’avez pas les responsabilités que vous souhaitez dans une équipe de campagne, vous essayez de les trouver ailleurs.» Le président du Rassemblement National a ensuite insisté sur « l’état d’esprit de loyauté à avoir quand on est au sein d’une équipe de campagne. » L’homme qui juge la candidature d’Éric Zemmour trop opportuniste conclut : « Pour qui a voté Éric Zemmour au second tour de la dernière élection présidentielle ? C’est bien beau de venir faire des reproches à ceux qui se battent depuis 30 ans contre le déclin de la France, pour venir reprendre la quasi-totalité de leur analyse un mois avant l’élection. »