La Commission européenne décerne un label « vert » au nucléaire
2 février 2022
En dépit des polémiques, la Commission européenne aura finalement tranché. Désormais, l’énergie nucléaire et le gaz sont considérés comme « verts » par un label européen. Ceci permet de respecter la volonté de l’Union européenne d’accéder à la neutralité carbone d’ici 2050.
C’était une volonté de la France depuis le début des discussions sur cette thématique et c’est en soit une victoire pour le secteur stratégique du nucléaire. La Commission européenne vient de reconnaitre l’énergie nucléaire et de facto les centrales nucléaires comme étant des outils indispensables dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mairead McGuinness, la commissaire européenne aux services financiers, a défendu la position européenne : « Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape importante dans la transition […] Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition, car nous avons moins de trente ans pour y parvenir »
Une énergie verte sous conditions
Ce label soutient une vision pragmatique de l’écologie. Il rappelle qu’abandonner le nucléaire c’est prendre le risque d’une chute drastique de la production d’électricité. Malgé tout, certaines conditions ont été posées. Tout d’abord si des États européens souhaitent construire des centrales, ils doivent déposer un permis avant 2045 au-delà de cette date il ne devrait plus y avoir théoriquement de possibilité de reconstruire des nouvelles centrales sur le sol européen. Autre critère, les constructeurs doivent façonner des centrales qui disposent de la meilleure technologie possible, ce qui implique également une modernisation de l’équipement nucléaire pour les réacteurs les plus anciens.
Un texte qui provoque de nombreuses critiques
La décision de la Commission n’a pas fait l’unanimité . La possibilité que le nucléaire puisse être considéré comme une énergie verte a fait bondir certaines ONG antinucléaires et Etats européens. L’Allemagne qui a abandonné le nucléaire au profit des centrales à charbons, ainsi que l’Autriche souhaite déposer un recours contre la décision de la Commission. Le texte doit encore passer devant le Parlement européen pour être validé.