Géopolitique

La détresse des habitants de Marioupol

12 mai 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Depuis le 25 février 2022, Marioupol (Ukraine) est le théâtre d’affrontements entre les troupes russes et la résistance ukrainienne. Entre ces deux feux, les habitants expriment leur détresse. Reportage.

Des immeubles détruits. Un nouveau cimetière à côté de la mairie. Au loin, le bruit incessant des explosions. Sur les rives de la mer d’Azov, Marioupol est devenu le théâtre des combats entre les forces ukrainiennes et des troupes russes. Port stratégique, la ville n’a connu que peu de répit depuis la fin du mois de février. 

Des habitants à bout

Au détour d’une rue, nous rencontrons une femme, une mère de famille. Elle se dirige vers la cave d’un immeuble. Là, six mètres sous terre, une quarantaine d’Ukrainiens sont entassés. A l’origine, ils étaient 200. Mais beaucoup ont décidé de fuir. Certains ont trouvé refuge ici depuis le début du conflit. D’autres ont tenté de rester dans leur maison le plus longtemps possible. Mais l’insécurité grandissante et l’arrivée des troupes russes les ont contraints à tout abandonner. « Un matin, les Russes se sont présentés devant notre porte et nous ont dit qu’ils ne pourraient pas nous protéger, qu’ils allaient tirer. Donc on a quitté notre immeuble » confie une jeune femme, épuisée. 

Comme eux, les habitants de Marioupol ont quitté leur appartement pour s’abriter en sécurité. Près de 90% de la ville a été détruite par les combats. Un hôpital pour enfant, un théâtre ont été la cible des bombes. 

Victor nous emmène au 7e étage d’un immeuble en ruines. Seuls quelques murs sont les vestiges de la vie d’avant. De sa main, au loin, il nous montre l’usine d’Azovstal où sont retranchés les derniers soldats du bataillon Azov. 

L’usine d’Azovstal, un point stratégique 

Des explosions incessantes se font entendre de ce côté. L’armée russe pilonne l’usine afin d’arriver à bout de ce camp retranché de soldats ukrainiens. Plusieurs ultimatum ont été donnés mais les forces de Kiev continuent la résistance. Il resterait environ un millier d’hommes dans les ruines de l’usine. Les civils ont été évacués.  

Depuis le 25 février et le début de la bataille de Marioupol, de nombreux habitants ont pris le chemin de l’exode. Ceux qui restent n’ont pas de lieu où aller. « Je ne connais personne du côté russe » nous explique une jeune femme. « Je ne peux pas fuir, mes parents sont encore là dans le centre-ville et mon père est handicapé » confie une autre. Ils font le choix, parfois à contrecœur de rester. Tous espèrent que bientôt ils retrouveront leur ville dans la paix. Mais quand ?

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