Politique

La droite abandonne le combat culturel

10 juin 2022
Crédits photo : Arnaud Jaegers / Unsplash
Temps de lecture : 2 minutes

Dans une tribune publiée sur le site du Figaro, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, déplore la désertion de la droite dans la campagne pour les élections législatives.

Où est passée la droite ? A quelques jours du premier tour des élections législatives, les projecteurs du monde médiatique semblent tournés vers Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Éric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse qui, pendant un temps, ont espéré chacun réunir la droite et accéder à la magistrature suprême sont les grands absents de ce scrutin.

La droite rend les armes

Pourtant, rappelle Arnaud Benedetti, « la droite avait, paraît-il, gagné la bataille culturelle: ses idées infusaient partout, ses intellectuels avaient pignon sur rue et plateau télé. Jusque dans les arcanes du pouvoir on sentait le vent fort de ses thèses. » Aujourd’hui force est de constater que la victoire culturelle de la droite est en réalité bien mince. En effet, « aucune des formations des candidats classés à droite ne fut en mesure de prétendre imposer une cohabitation au sortant reconduit. » Au contraire, l’impression est donnée que les candidats de droite ont accepté et acte leur défaite aux élections législatives.

Il ne s’agit donc plus dans ce scrutin de combat culturel, mais de « survie » personnelle note Arnaud Benedetti. Pour le journaliste, plusieurs raisons peuvent, si ce n’est justifier, du moins expliquer l’abdication de la droite. Il y a tout d’abord « la sidération » face au score minimal de Valérie Pécresse – sous les 5% – lors de l’élection présidentielle. A cela s’ajoute une énième preuve que la droite est incapable de se réunir autour d’un leader pour mener un combat commun. Or, à gauche, c’est tout l’inverse. Malgré leurs nombreuses et profondes divergences, les partis de gauche ont fait le choix de s’allier derrière une figure charismatique, éliminée au seuil des qualifications pour le second tour de l’élection présidentielle. Pour Arnaud Benedetti, « cette artificialité [de la NUPES] n’en demeure pas moins performative, et elle rappelle ce à quoi les droites ont renoncé: faire de la politique, produire l’histoire, contribuer à tenter d’imposer un rapport de force au cours des événements.« 

La droite réduite à un « second rôle » n’a plus voix au chapitre. Et Arnaud Benedetti de relever le tragique de la situation : « Ces législatives sont d’abord l’expression de ce paradoxe: un pays à droite, dont le cours de la rivière est néanmoins détourné.« 

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