La famille de Samuel Paty porte plainte contre les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale
6 avril 2022
La famille de Samuel Paty, enseignant victime du terrorisme islamiste en octobre 2020, a décidé de porter plainte contre les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale pour « non-assistance à personne en péril ».
Une plainte a été déposée contre les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale pour « non-assistance en péril » et « non-empêchement de crime » par la famille de Samuel Paty, mercredi 6 avril. La famille de l’enseignant, assassiné en octobre 2020 par un terroriste tchétchène de 18 ans, accuse les services de renseignement français de ne pas avoir sérieusement envisagé le risque d’un attentat, et le rectorat de Versailles de ne pas avoir suffisamment pris de mesures de protection pour le professeur. Son assassin, radicalisé, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio, celui-ci revendiquait son geste en se félicitant d’avoir « vengé le prophète ».
Des proches qui sortent du silence
Dans un entretien accordé à Libération, la famille de Samuel Paty se livre. Mickaëlle, 44 ans, sœur cadette de l’enseignant déclare : « Quand on met bout à bout les déclarations des ministres et des différentes autorités, la dialectique qui apparaît est saisissante. L’Etat n’a pas failli, jamais. Finalement, si Samuel est mort, c’est presque une fatalité. Comme si rien ne pouvait l’empêcher. Or, nous, nous pensons qu’il aurait dû être mieux protégé et que des fautes impardonnables ont été commises ». Pointant de nombreux manquements, Gaëlle, deuxième sœur du professeur, ayant déjà témoigné en octobre 2021 à La Croix, assure que la « démarche [est] vertigineuse ». Son but : « retrouver une forme de normalité ».
Dans un courrier adressé au journal, les parents de Samuel Paty se demandent : « pourquoi Samuel n’a-t-il pas bénéficié d’une protection ? » Tout en ajoutant : « Nous savons bien que la réponse à ces questions ne fera pas revivre Samuel, mais nous aimerions bien connaître la vérité ».

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir