La France face à l’engrenage infernal du wokisme
24 mars 2022
Depuis quelques années, le wokisme a fait son apparition sur les plateaux de télévision, dans les rayons des librairies ou dans les colonnes des magazines. Venue des Etats-Unis, la théorie woke s'implante chaque jour un peu peu plus en France. Mais jusqu'où ?
« Quand on met le doigt dans cet engrenage, on ne sait pas où cela nous mène » note Anne Toulouse à propos de la progression rapide du wokisme dans son récent ouvrage Wokisme, la France sera-t-elle contaminée ? (Éditions du Rocher). Pour le vérifier, il suffit de constater le développement véloce du mouvement woke aux États-Unis, mais en aussi en France, depuis une décennie. Des campus américains au pays tout entier, le wokisme a traversé l’Atlantique pour gagner l’Europe et la France. Selon la théorie woke, tout peut devenir condamnable voire coupable. Plus rien n’est épargné. L'exemple des « pronoms inclusifs » en est emblématique. Alors que le « iel » figure désormais dans le dictionnaire Robert, Anne Toulouse souligne avec ironie : « on pourrait d’ailleurs objecter : pourquoi pas « eil » pour ne pas donner, une fois de plus, la priorité au pronom masculin ». Car avec le wokisme, la logique – si tant est qu’il y en a une – est toujours poussée à l'extrême. La déconstruction doit être totale.
L'université, la culture et les entreprises à l'heure woke
Même si la notion de « wokisme » reste peu comprise en France – seuls 14% des Français ont déjà entendu parler de la « pensée woke » selon un sondage Ifop de février 2021 -, ses applications sont bien réelles. Dans l’espace public, les séquelles laissées par le wokisme sont déjà bien présentes. Il suffit pour cela de se remémorer ces scènes iconoclastes, où des militants de « Black Lives Matter » s’employaient à déboulonner des statues. Si outre-Atlantique, de nombreuses personnalités de la traite négrière ont été jetées au sol, en France, la statue de Colbert, sur le parvis de l’Assemblée nationale, a failli disparaitre aussi. En Martinique, Joséphine de Beauharnais n'a pour sa part pas été épargnée. À l’université, la cancel culture, pendant de la pensée woke, fait également rage depuis plusieurs années. On ne compte plus les auteurs, penseurs et journalistes censurés. Sylviane Agacinsky, philosophe opposée à la PMA sans père, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles ou encore Alain Finkielkraut en ont fait les frais. Et à l’image des facultés américaines, l’université française devient le lieu de
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