La Grèce achète à la France 4 milliards d’euros de matériels militaires

La Grèce vient de passer commande auprès de Naval Group, Dassault Aviation et le missilier MBDA pour l’équivalent de 4 milliards d’euros d’équipements militaires, soit six rafales et trois frégates.

Sur fond de tension avec la Turquie, la Grèce vient d’acter l’accord de défense, qu’elle avait signé en octobre dernier avec la France. Jeudi 24 mars, Athènes a signé cinq contrats d’achat avec des grands groupes industriels de l’armement français pour l’équivalent de 4 milliards d’euros. Présente pour l’occasion Florence Parly a déclaré sur Twitter : « La France est fière de contribuer au renforcement de la sécurité grecque. La Grèce acquiert aujourd’hui 3 FDI et 6 Rafale supplémentaires, qui s’ajoutent aux 18 Rafale déjà commandés ». Invitée pour célébrer les 101 ans de l’indépendance grecque (25 mars 1821), la ministre des Armées tient à renforcer les liens entre la France et la Grèce : « La Grèce est un grand pays ami et allié de la France. Ma présence demain au défilé de la fête nationale en témoigne. Avec la Grèce, nous nous équipons et nous nous entraînons avec un objectif : pouvoir agir ensemble ».

Grand plan de réarmement grec

La signature de ces contrats militaires fait suite aux multiples provocations turques dans la mer Égée l’an passé. Face à l’augmentation des tensions, et se sentant agressé, le pouvoir grec avait alors décidé d’augmenter et de renouveler sa capacité militaire. En octobre 2021, le ministre grec de la défense, Nikos Panagiotopoulos, avait expliqué mettre en place un plan stratégique 2020-2025, « pour combler de nombreuses années de lacunes » et de poursuivre : « L’acquisition de ces systèmes contribuera à renforcer davantage la capacité de combat et le pouvoir de dissuasion de la marine et de l’armée de l’air et, en général, des forces armées de la patrie, dont la mission principale est de défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Grèce. Avec l’acquisition de nouvelles frégates et de nouveaux avions de combat, la puissance de feu de la marine grecque et de l’armée de l’air hellénique sera démultipliée« . Dans la foulée, la Grèce avait alors commandé 24 avions de combat Rafale et trois frégates pour un montant de 5,5 milliards d’euros.

Un partenariat stratégique

Autant pour la Grèce que pour la France, ces contrats sont précieux. La première veut renforcer et consolider ses forces de dissuasions contre une Turquie toujours plus gourmande et avide des hydrocarbures sous-marins. La seconde, veut maintenir sa balance commerciale positive dans le domaine de la vente d’armes. La France vient d’ailleurs de devenir le troisième exportateur d’armes du monde, avec 11% des exportations mondiales d’armement. Grâce aux ventes de Rafale – dont la Grèce est friande – la France a presque doublé son poids dans le commerce du matériel militaire à l’échelle mondiale.