Culture

La langue française en péril à l’ère du wokisme

14 mars 2022
Crédits photo : buskfyb / Flickr
Temps de lecture : 5 minutes

Le politiquement correct aura-t-il raison de la langue française ? Tour d’horizon des dernières hérésies de la bien-pensance linguistique.

« Notre parler a ses faiblesses et ses défauts, comme tout le reste. La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes » constatait déjà Montaigne dans ses Essais. Cinq siècles plus tard, le bon mot sonne comme un proverbe et sa vérité est devenue générale. Si la langue divise, ce n’est évidemment pas pour flatter l’égo des quelques immortels en costume vert qui siègent quai de Conti, mais bien parce qu’elle est avant tout un outil éminemment politique. La langue traduit les rapports fluctuants qui lient les mots au monde dans une mouvance qui est le propre des langues vivantes : seules se figent les langues mortes. Rassurons-nous, les liens houleux qui unissent le langage et le pouvoir n’en sont pas à leur première querelle. L’ajout dans les manuels scolaires des disgracieux « ognon » et « nénufar » avaient déjà enflammé la toile en 2016 ; tout comme l’agonie de l’accent circonflexe, vestige des graphies anciennes et de notre héritage linguistique. On ne parle pourtant pas ici de réforme orthographique, mais de liberté grammaticale dans un contexte qui ne semble pas, c’est le moins que l’on puisse dire, neutre de toute idéologie.

Le dictionnaire : l’usage et la norme

« Iel, iels : pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre ». Le néologisme, issu de la contraction de « il » et « elle » fait bondir. Inventé pour ceux qui disent ne pas se reconnaître dans le spectre « binaire » masculin/féminin, autant que pour les dites-féministes qui s’insurgent contre la règle qui veut que « le masculin l’emporte sur le féminin ». L’adjectif s’accordant au premier, non par une quelconque vision suprématiste mais parce que celui-ci se rapporte par l’usage au « genre indifférencié » selon Le Bon Usage de M. Grévisse. Aurons-nous à justifier l’accord grammatical, dans ce cas, en poussant la logique jusqu’au bout : « iel est follou » ; « iel est belleau » ?

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