Société

La Mairie de Paris annonce la création d’une “zone apaisée”

1 mars 2022
Place Saint-Michel, Paris. Crédits photo : Guilhem Vellut / Flickr Creative Commons
Temps de lecture : 3 minutes

Annoncée depuis quelques mois, le projet de création d’une zone apaisée dans les 1er, 2e, 3e, 4e arrondissements et le quartier Saint-Germain (5e, 6e, 7e) a été validé. La circulation des voitures y sera interdite, exception faite aux riverains, transports en commun ou taxis.

Un pas de plus est franchi. Désormais, la Mairie de Paris veut créer d’ici à 2024 une zone dite “apaisée”. Dans un interview donné au Parisien, le premier adjoint à la Mairie de Paris et David Belliard, élu écologiste assurent que « l’idée n’est pas d’enquiquiner ceux qui ont besoin d’y circuler, mais au contraire de leur faciliter la vie ». En effet, le projet de création d’une zone à trafic limité (ZTL) vise à interdire entièrement les circulations de passage. Avec la création d’une de ces zones il ne sera plus possible à un Parisien de traverser le centre de Paris pour se rendre dans un autre arrondissement mais devra le contourner. « De nombreux usagers pourront circuler dans la zone apaisée. C’est le cas des personnes résidant dans la zone, des bus, des personnes bénéficiant d’une carte mobilité inclusion ou d’une carte européenne de stationnement. Ce qu’on appelle ainsi le trafic de destination y sera autorisé » explique la maire du 1er arrondissement.

Un projet loin de faire l’unanimité

David Belliard en est fier. “800 contributions” ont été recueillies “dans le cadre d’une première consultation publique” avance l’élu, et d’ajouter fièrement :  “6779 personnes ont répondu au questionnaire que nous avons mis en ligne. Résultat, 78 % des participants soutiennent notre politique”. Or, le nombre cumulé des populations des arrondissements concernés atteint plus de 110 000 habitants. Mais, ce petit échantillon semble contenter le soutien de Yannick Jadot. Une enquête plus importante devrait être lancée fin 2022, un an avant le début des travaux. 

Loin de faire l’unanimité, le projet suscitait déjà le rejet de la part de nombreux internautes en réaction à l’annonce de David Belliard, postée en mai 2021 sur Twitter. Certains, l’accusent de créer un projet faisant la part belle aux riches en bonne santé et autres boboistes du Flore” quand d’autres dénoncent le report du trafic automobile – et par conséquent de la pollution – dans les quartiers périphériques.  

Un quartier mis sous une cloche virtuelle

Située au centre de Paris, zone à forte densité de passages de véhicules, les meneurs du projet envisagent “deux moyens”. Emmanuel Grégoire explique que “des contrôles aléatoires en sortie” seront effectués et que “des dispositifs technologiques qui permettront des contrôles automatisés” créant ainsi une véritable  barrière d’octroi virtuelle. Lors d’un entretien accordé à BFM Business, relayé sur le compte Twitter de la revue de presse Fdesouche, l’adjoint à la voirie confirme qu’il sera nécessaire de « montrer patte blanche, prouver qu’on a quelque chose à y faire [dans la ‘zone apaisée’] ».

Bien qu’Emmanuel Grégoire et David Belliard ne l’évoquent pas, en cas de non-respect des contrôles, la note pourrait s’avérer très salée. A Milan, chaque passage non-autorisé provoque une peine amende de 100 à 200 euros. Face aux exaspérations, le premier adjoint d’Anne Hidalgo prévient : “on ne renoncera pas à la mise en place de cette zone apaisée avant les Jeux”.

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