La nouvelle présidente du Parlement européen veut « une Europe qui détruit les murs »
1 février 2022
La nouvelle présidente du Parlement européen Roberta Metsola, invitée d‘une émission italienne, dit vouloir reprendre l’héritage de son prédécesseur, décédé le 11 janvier dernier, sur la protection des droits universels.
« C’est un moment où l’Europe et même le Parlement européen que j’ai le privilège de présider, peuvent désormais être le leader des droits universels. Il peut les protéger. L’Union européenne doit les protéger », a déclaré Roberta Metsola à la télévision italienne. Elue présidente du Parlement européen le 18 janvier, celle-ci compte bien s’inspirer de son prédécesseur, le socialiste italien David Sassoli.
La crise migratoire, « notre échec »
Amenée à s’exprimer sur la crise migratoire et l’édification d’un mur entre la frontière polonaise et biélorusse, la présidente du Parlement européen ajoute : « Je veux une Europe qui détruit les murs et ne les construit pas. C’est un point important pour moi. » « Nous ne pouvons pas laisser les pays en première ligne [des flux migratoires, ndlr]. Nous devons trouver une politique humanitaire qui protège toute l’humanité, qui ne fasse pas de distinctions en fonction de l’endroit où l’on est né ou d’où l’on vient. » a-t-elle expliqué. Les propos de la présidente résonnent avec ceux de nombreux technocrates européens. Le 21 janvier dernier, Yvla Johansson, commissaire aux affaires intérieurs de l’UE, rappelait à la Lituanie et à la Pologne la position de l’Union européenne au sujet de l’immigration : « les refoulements de migrants n’ont pas leur place dans le système juridique de l’Union européenne. »
« Nous ne devons jamais oublier que derrière chaque personne qui essaie de venir en Europe, il y a une famille, il y a un espoir. Et c’est notre échec » si cet espoir « se termine en Méditerranée » a insisté Roberta Metsola, faisant écho aux nombreuses morts survenues en Méditerranée.
Une présidente déjà décriée
La nouvelle présidente du Parlement européen avait tout pour plaire. Mais, l’élection de la Maltaise, le 18 janvier, a fait grincer des dents à gauche. Bien que se montrant très empathique à l’égard du sort des migrants, certains eurodéputés comme Sylvie Guillaume (membre de l’alliance progressiste) ont refusé de voter pour Roberta Metsola à cause de ses positions sur l’avortement. « Il m’est impossible de soutenir ce choix » déclarait l’eurodéputée originaire de Malte où l’avortement reste considéré comme un crime.
Mais interrogée à ce sujet, la présidente se veut rassurante et conclut : « Bien sûr. Sur l’avortement et les droits sexuels, reproductifs et à la santé, la position du Parlement est sans équivoque et sans ambiguïté. Le Parlement a demandé la protection maximale de ces droits et c’est la position que je défendrai. »

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir