La Pologne pose la première pierre de son mur à la frontière biélorusse
25 janvier 2022
Adopté en octobre dernier, le projet gouvernemental polonais de construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie débute ce 25 janvier. Une clôture pour empêcher le passage des migrants et préserver son identité.
« Les chantiers ont été remis ce mardi aux conducteurs » a déclaré la porte-parole des gardes frontières, Krystyna Jakimik-Jarosz à la presse. Adopté en octobre dernier par le Parlement polonais, le projet de construction d’un mur avait fait grand bruit dans les couloirs de Bruxelles. Mais faisant fi des discours sur les droits de l’homme, la Pologne entame, en ce 25 janvie,r les travaux du mur à la frontière biélorusse. Longue de 186 km – la moitié de la frontière avec la Biélorussie – et haute de 5 mètres, la clôture métallique coûtera près de 353 millions d’euro. Le mur sera également équipé de caméras et de détecteurs de mouvement. Le chantier est prévu jusqu’en juin 2022.
Mettre fin à la crise migratoire
Cette barrière fortifiée doit permettre de fin à l’entrée illégale de migrants venus de Biélorussie. L’année dernière, la Pologne a accusé son voisin de faciliter l’entrée massive de migrants sur son sol. Venus d’Afghanistan, de Syrie ou du Liban, ces milliers d’immigrés ont, le plus souvent, quitté le sol polonais pour rejoindre d’autres pays de l’Union européenne. Ce nouveau mur doit donc permettre d’éviter d’éventuelles futures vagues migratoires.
En parallèle, le Parlement polonais a adopté un projet de loi permettant aux gardes frontières de refouler les migrants illégaux, sans attendre qu’ils aient déposé leur demande d’asile.
Préserver l’identité polonaise
Le mur polonais devient l’emblème de l’incompréhension entre les élites de l’Union européenne et les nations, notamment celles d’Europe de l’Est. Pour Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, cette barrière est « une absurdité. » Car là où Bruxelles envisage les flux migratoires en termes économiques et humanitaires, la Pologne y voit une attaque contre son identité et son mode de vie, selon l’essayiste Max-Erwann Gastineau, interrogé par le Figaro.
« C’est le symbole de l’échec de Schengen » poursuit-il. Lorsque les Etats membres se sont mis d’accord pour supprimer leurs frontières intérieures, l’Union européenne leur promettait la défense des frontières extérieures. La crise migratoire aux portes de la Pologne et celle en Méditerranée montre la faiblesse de cette promesse.
Ainsi avec cette clôture, la Pologne signifie qu’elle entend échapper au multiculturalisme qui grignote les pays d’Europe de l’Ouest. Le pays refuse d’être submergé par de nouvelles vagues migratoires.