La tactique agressive d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen

Depuis le début du second tour, Emmanuel Macron opère une stratégie agressive contre la candidate du Rassemblement national, tantôt qualifiée de « climatosceptique » ou d’incompétente sur les enjeux sanitaires liés au Covid-19.

Depuis l’annonce officielle des résultats du second tour, Marine Le Pen essuie des attaques constantes venues de la Macronie. Emmanuel Macron monte à la charge contre l’« extrême-droite » et appelle chacun à « prendre des responsabilités ». Bénéficiant d’une image plus sympathique qu’en 2017, Marine Le Pen profite – en partie – de la diabolisation dont a été victime Éric Zemmour. Emmanuel Macron l’a compris et sort l’artillerie lourde pour tenter de décrédibiliser la candidate du camp national. La candidate Rassemblement national doit également faire face aux nombreuses unes de presse s’opposant ouvertement à sa possible accession à la magistrature suprême.

Marine Le Pen est « climatosceptique »

La gauche est un réservoir de voix exceptionnel pour les deux candidats. Si Marine Le Pen cherche à convaincre un électorat populaire, sensible à la question des retraites ou de la suppression des impôts sur le revenu pour les moins de 30 ans, Emmanuel Macron cherche des voix parmi les électeurs touchés par les questions environnementales. Au Havre, où une majorité des votants ont glissé un bulletin portant le nom de Jean-Luc Mélenchon dans l’urne, le président sortant met en avant sa vision d’une « écologie de progrès » face au « climatoscepticisme » de Marine Le Pen. « Il faut une stratégie qui soit à la fois la sobriété énergétique, le développement massif du renouvelable et le nucléaire, les trois ensemble. Mais le projet de l’extrême droite, aujourd’hui, c’est un projet de fermeture nette du renouvelable, et c’est un projet de démantèlement des éoliennes qui existent » explique Emmanuel Macron. Mais, l’ancien banquier de Rothschild oublie que Marine Le Pen veut mettre un terme à l’éolien en France, bel et bien pour des raisons écologiques. Si d’apparence une éolienne produit de l’électricité « propre », la pollution lors de sa fabrication et la pollution visuelle qu’elle engrange est loin d’être négligeable.

Marine Le Pen partisane de la chloroquine

Emmanuel Macron ne se limite pas seulement à la question climatique mais critique également les positions défendues par la candidate lors de la pandémie. « Je n’oublie pas ce que Madame Le Pen a dit constamment pendant la crise du Covid », a déclaré Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Mulhouse, avant de poursuivre : « Elle allait soigner les gens à la chloroquine. Elle allait vacciner les gens avec un vaccin russe dont même l’Organisation mondiale de la santé a déclaré qu’il n’était pas efficace… Et elle a critiqué assez méthodiquement toutes les décisions prises par le gouvernement, sans lesquelles nous n’aurions pas tenu ». Si Marine Le Pen a défendu la prescription de chloroquine en cas de symptômes « peu graves » en mars 2020, faut-il rappeler l’ensemble des déclarations contradictoires du président sortant ? Tantôt promettant qu’il n’y aurait pas de passe sanitaire, puis qu’il n’y aurait « jamais » de passe vaccinal en France, Emmanuel Macron a fait du « en même temps » son credo et a préféré trahir sa parole plutôt que faire le choix de la cohérence tout au long de son mandat.