La victoire d’une nageuse transgenre suscite un tollé aux États-Unis
18 mars 2022
À Atlanta, aux États-Unis, une nageuse transgenre a remporté le championnat universitaire américain dans la catégorie féminine, jeudi 17 mars. Face à cette injustice, ses concurrentes ont décidé de se tenir à l’écart de la gagnante sur le podium.
Scandale aux États-Unis. La nageuse Lia Thomas suscite un tollé après avoir remporté le championnat universitaire féminin du 500 yards (environ 457 mètres) nage libre. Devant le Georgia Tech Aquatic Center, à Atlanta, étaient rassemblés des manifestants hissant des pancartes aux slogans hostiles à la présence de la sportive trans : « Les sports de filles pour les filles seulement », ou encore « sauvez le sport féminin ». Largement avantagée par sa condition physique masculine, la nageuse née homme sous le prénom de William, a logiquement remporté la compétition. Simple loi de la nature. Bien plus carrée et plus grande que ses concurrentes, Lia a dû faire face aux protestations de ces dernières. En réponse, la nageuse transgenre répond : « J’essaie de l’ignorer autant que possible [au sujet des polémiques autour de sa présence à cette compétition, ndlr]. J’essaie de me concentrer sur ma natation, ce que je dois faire pour me préparer pour mes courses et j’essaie de bloquer tout le reste. Ça représente tout pour moi d’être ici, d’être avec deux de mes meilleurs amis et coéquipiers et de pouvoir concourir ».
Invectives en marge du bassin
Devant le centre aquatique où se tenait la compétition, une manifestation s’opposant à la venue de la nageuse transgenre était organisée par un petit groupe de femmes. Dans plusieurs vidéos diffusées sur Twitter, des échanges entre manifestantes peuvent être entendues. Entre pro et anti, la scission est entamée. « Je me définis en tant qu’individu », lance un soutien de Lia Thomas. « Je ne me définis pas en tant que femme, je suis née femme », rétorque une dame venue s’opposer à la présence de la nageuse.
Une polémique pas si nouvelle
Des protestations qui ne font qu’enfler aux États-Unis. Anciennement nageuse dans l’équipe de l’Université de Pennsylvanie, Lia Thomas s’était illustrée par des performances ahurissantes après avoir entamé sa transition. Autrefois nageur moyen, Lia écrase désormais la concurrence féminine. En décembre dernier, au 200 yard nage libre, elle finissait première avec 14 secondes d’avance sur sa poursuivante. Le lendemain, elle terminait le 500 yards nage libre avec 7 secondes d’avance. Enfin, Lia Thomas devançait de 34 secondes sa principale concurrente au 1.650 yards nage libre, signant les records de son université dans la catégorie féminine. Face à de tels résultats, la mère d’une des adversaires de Lia tonnait : « Mes deux filles nagent en compétition […] Elles s’entraînent trois à quatre fois par semaine […] Ce genre de conneries me met en colère ». De son côté, Linda Blade, auteur de « How Trans Activism and Science Denial are Destroy Sport » (Comment l’activisme trans et le déni de la science détruisent le sport) vitupérait : « Évidemment que les records des femmes sont battus […] Lia a concouru en tant qu’homme pendant trois ans ». Étonnant non ?

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir