Le maire de Roubaix suspecté d’avoir financé l’islamisme
1 février 2022
Le maire de Roubaix, Guillaume Delbar est convoqué au tribunal ce mardi 1er février. L’élu est soupçonné de « détournement de fonds public par négligence » dans le cadre du financement d’une association islamiste.
Depuis le reportage de Zone interdite, la ville de Roubaix est sous le feu des projecteurs. Mardi 1er février, le maire de la ville doit comparaître dans l’affaire du financement de l’association d’aide scolaire islamiste « Ambitions et initiatives pour la réussite » (AAIR). Différents témoignages rapportent que des prêches furent donnés par des imams fréristes, appelant notamment au djihad et à combattre la France. C’est Amine Elbahi qui alerte le premier les pouvoir publiques. Le juriste de 25 ans avait alors dénoncé les cours coraniques déguisés en cours d’arabe dispensés dans un établissement financé par des fonds publics. Or, en France, une association subventionnée doit respecter les principes de laïcité.
« J’ai pu me tromper »
Le maire de Roubaix clame quant à lui clame sa bonne foi. Accusé de négligence, il aurait versé, au nom de la ville, près de 80 000 euros de subventions d’aides publiques en 2020. Dans un communiqué, publié par Le Monde, l’élu se défend : « Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années. Alors oui, je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper ».
Récemment diffusée, l’émission Zone interdite enquêtait sur l’islamisation de Roubaix. Dans le reportage, une enseignante de l’association expliquait aux journalistes en caméra discrète : « On ne fait pas cette année [de cours coraniques et de prières, ndlr] car on est surveillé par l’État. » En effet, une enquête administrative de la préfecture avait permis de démontrer que « des fonds publics ont été utilisés pour financer des activités ne respectant pas les valeurs de la République et la laïcité. »
Des subventions désormais gelées
Plusieurs mois après la préfecture et le département, la mairie de Roubaix avait décidé d’arrêter les subventions de l’association avant qu’un jugement ne soit rendu. «Un maire a-t-il le droit de juger une association avant un tribunal ? À cette question je réponds non, mais cela n’a pas empêché la ville de Roubaix et moi-même de prendre des dispositions en attendant le jugement» s’était interrogé le maire divers droite (DVD) dans un communiqué publié en 2021.
Aujourd’hui, la ville ne finance plus l’association et lui a retiré le droit d’usage des locaux municipaux. Mardi 1er février, le président et le trésorier d’AAIR sont également jugés pour « abus de confiance« . La justice doit donc déterminer quelle est la part de responsabilité des deux hommes, placés en garde à vue en novembre.
Enfin, Guillaume Delbar avait été condamné dans une autre affaire pour sa participation à un système de défiscalisation frauduleux à travers la création de micro-partis politiques. Condamné à six mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité, il avait fait appel de cette décision, prononcée le 2 décembre dernier.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir