Le mea culpa de Macron à deux jours du premier tour
8 avril 2022
Invité de RTL ce matin, vendredi 8 avril, Emmanuel Macron a tenu à présenter ses excuses, et regrette s’il a pu « blesser » certains Français.
À deux jours du premier tour, Emmanuel Macron se laisse aller à quelques excuses. Interrogé sur RTL, le président-candidat estime qu’il a pu avoir « des paroles spontanées », « qui [ont pu] blesser ». « Je ne suis pas sûr qu’on fasse les principales erreurs dans les 100 premiers jours, a-t-il aussi tempéré. Je pense qu’on peut faire des choses bien au-delà de 100 jours et qu’on peut faire des erreurs bien au-delà de 100 jours » a-t-il poursuivi. Ce mea-culpa intervient alors que le président sortant baisse dans les sondages – tout en restant en tête – et est talonné par Marine Le Pen. « Le pouvoir isole, la responsabilité isole » confie-t-il. « Quand on prend la décision de devoir confiner, quand on prend la décision du passe sanitaire, évidemment que ça isole« , poursuit-il, tout en confiant qu’il a essayé de rompre cet isolement, puisqu’il n’aurait « jamais cessé d’être au contact des Français« .
Il n’a « jamais regardé les Français de haut »
Au cours de l’entretien, François Lenglet remarque : « Quelques fois dans des formules arrangées, comme à Poissy où tout semblait préparé… ». « Là, vous parlez du candidat. Le candidat que je suis aujourd’hui était en début de semaine dans un village parmi d’autres. Poissy, c’était un débat au lieu d’un meeting, et j’ai rarement vu un meeting au milieu des opposants politiques », a répondu Emmanuel Macron. « On a plutôt des partisans quand vous faites des rassemblements. C’est le principe d’une campagne. Je vais au contact en tant que candidat, mais en tant que président rares sont mes prédécesseurs qui ont fait autant de débat » insiste le candidat.
Emmanuel Macron l’assure : « Je n’ai jamais regardé les Français de haut parce que je leur dois tout« . Pourtant, le 29 juin 2017, lors d’un discours prononcé dans le cadre de l’inauguration d’un campus d’entreprises, le président ne s’était pas senti interdit de faire la distinction entre « les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». De même le 29 août 2019, lorsqu’il qualifiait le peuple Français de « Gaulois réfractaires au changement ». Du mépris ? Son quinquennat en fut ponctué.

Julien Tellier
Journaliste pour Livre Noir