Politique

Le PS est mort, vive LFI !

11 avril 2022
Crédits photo : Jacques Paquier / Wikimedia Commons
Temps de lecture : 3 minutes

Le parti socialiste a obtenu 1,8% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle. Plus petit score depuis sa création, l’issue devrait se révéler fatale pour le parti.

La campagne d’Anne Hidalgo est un désastre pour le parti socialiste. Tenace, le maire de Paris s’est accrochée jusqu’au bout malgré les sondages toujours la donnant à des résultats toujours plus bas. « Les sondages, je n’en ai rien à foutre » avait-elle déclaré peu de temps avant le premier tour du scrutin lors d’un échange avec des internautes. Être candidat à l’élection présidentielle ne s’improvise pas, la preuve en est. Mêlant propos incohérents, déclarations nébuleuses et boutades douteuses, Anne Hidalgo n’avait rien pour convaincre. Et, la nature ayant horreur du vide, la brèche que le parti socialiste laissait à ciel ouvert, La France insoumise est venu la combler. Avec 22% des suffrages, Jean-Luc Mélenchon a su profiter du vote utile à gauche et s’imposer comme le troisième homme de cette campagne. Du jamais vu pour le parti d’extrême gauche voulant mettre à bas la Ve République.

Un avenir pour la PS ?

Anne Hidalgo l’assure, le parti socialiste n’est pas mort. Le Maire de Paris promet « d’être là » pour la suite, mettant en avant son souhait de reconstruire une gauche plus « forte, créative, populaire » afin que celle-ci incarne « un nouvel espoir et une nouvelle alternative pour demain ». Parallèlement, Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, reconnaît un score en deçà de ses espérances : « C’est un coup de massue important et c’est un score décevant », et d’ajouter : « Mais cet échec nous oblige aussi à préparer l’avenir. Ce n’est que la fin d’un processus, il faut désormais retrouver une stratégie gagnante ». À l’Express, le sénateur montre toute sa détermination : « Nous continuerons à faire ce que nous avons réussi à faire dans beaucoup de territoires de France, et à rassembler les Français autour de nos valeurs« . Or, le parti socialiste n’a fait que travestir ces dernières. la gauche Terra Nova a triomphé. L’abandon des classes ouvrières et des populations rurales et une des causes de la montée en flèche de Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national répond à deux de leurs angoisses : le pouvoir d’achat et l’immigration. Peur de la fin de mois et peur du remplacement. La gauche dite de gouvernement a, quant à elle, préféré se tourner vers les populations urbaines, en particulier les banlieues. Mais, le discours identitaire de Jean-Luc Mélenchon est bien plus apprécié parmi les classes populaires immigrées.

Un vote identitaire profitable à LFI

La France insoumise a bénéficié d’un large vote identitaire. Partisan de la « créolisation », sorte de grand remplacement heureux, Jean-Luc Mélenchon touche un électorat immigré et jeune qui se reconnaît dans ce message. 30% des jeunes âgés de 18 à 24 ans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Dans les banlieues où se concentre une forte population musulmane, le candidat de la France insoumise a largement été plébiscité. À Bobigny, Jean-Luc Mélenchon concentre 60% des voix, à Creil 56%, à Roubaix 52%, à Grigny 56% et à Dreux 45%. À Marseille, le député des Bouches-du-Rhône est arrivé en tête, obtenant 31,12% des suffrages, à Paris, ville d’Anne Hidalgo, l’homme concentre 30% des voix. Même dans la capitale, Anne Hidalgo n’a recueilli que 2% des suffrages. Le réveil a dû être dur ce matin.

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