Le Rassemblement national se met en ordre de marche pour les législatives
28 avril 2022
Malgré sa défaite à la présidentielle, Marine Le Pen compte bien « remporter la grande bataille des législatives ». Sans accepter d’alliance avec Reconquête, le Rassemblement national se dit prêt à « des discussions au cas par cas ».
Le Rassemblement national a perdu une bataille mais pas la guerre. Marine Le Pen annonçait le soir même des résultats du second tour de la présidentielle : « Nous lançons ce soir la grande bataille des législatives« . Le Rassemblement national (RN) n’a pas tardé à se mettre en ordre de bataille pour les élections législatives de juin prochain. Marine Le Pen a fixé un cap : « remporter la grande bataille des législatives ». La candidate espère bénéficier de l’engouement autour de sa campagne pour voir un maximum de députés Rassemblement national à l’Assemblée. « Nous sommes dans une situation très différente, cette fois-ci, car nous sommes arrivés en tête dans 159 circonscriptions [à la présidentielle], contre 45 en 2017 », se réjouit Gilles Pennelle, délégué national à l’animation des fédérations RN, qui doit être candidat aux législatives en Bretagne, à Franceinfo.
« Nous savons que nous avons beaucoup plus de circonscriptions gagnables qu’en 2017«
Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, le martèle : « Nous ne voulons aucun accord d’appareil et nous ne ferons pas de liste commune avec Eric Zemmour. Nos candidats seront donc investis ou soutenus par le RN dans la totalité des 577 circonscriptions », mais poursuit « Contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui martèle partout qu’il peut être Premier ministre, nous sommes lucides, ajoute le porte-parole du RN. Nous demandons aux Français de voter pour des députés patriotes qui les protégeront de la casse sociale voulue par Emmanuel Macron et de construire une opposition forte durant tout le quinquennat ». L’ancien membre du parti Les Républicains espère que son parti obtiendra un large nombre de députés RN à l’Assemblée nationale pour contrebalancer avec les forces de gauche et du centre qui risquent d’être en présence.
« Nous pourrons nous désister pour le candidat patriote au second tour des législatives »
Les rancoeurs entre le Rassemblement national et Reconquête se sont multipliées. Les petits propos d’Éric Zemmour le soir même du second tour n’ont pas arrangé les choses. « Ce qu’a dit Eric Zemmour était une déclaration de guerre. Nous ne pouvons nous allier avec des gens qui nous crachent dessus et qui nous salissent en permanence » s’insurgeait Jean-Lin Lacapelle sur Franceinfo, et d’ajouter : « Je crois qu’il n’y aurait pas pire qu’une alliance avec lui pour nous cornériser. Les Français en ont marre des guéguerres d’appareil et préfèrent l’union du peuple patriote ».
Jordan Bardella, président du parti, semble partager l’avis de l’eurodéputé mais nuance sur CNEWS : « au premier tour chacun fait prévaloir ses différences, en revanche au second tour il peut y avoir des accords de désistement qui nous amèneront à soutenir le candidat patriote le mieux placé ». Un premier lot de consolation pour le parti Reconquête qui plaide pour l’union des droites depuis plusieurs semaines.

Jordan Florentin
Rédacteur en chef du service politique