Le retour difficile d’Anne Hidalgo à Paris
31 mai 2022
Ce mardi 31 mai s’ouvre le Conseil de Paris alors qu’Anne Hidalgo, grande perdante de l’élection présidentielle, apparait fragilisée.
1,75%. Le score rachitique d’Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle lui donne du plomb dans l’aile. Sa participation à l’élection présidentielle devait la renforcer, elle aura eu l’effet inverse. Avec seulement 2,18% des suffrages recueillis dans la capitale, Anne Hidalgo est loin de faire l’unanimité au sein de sa propre ville. Tout au long de la campagne, elle est apparu inexpérimentée, esseulée et défiée par son propre camp. C’est donc une majorité éclatée face à une opposition remontée que la maire de Paris retrouve ce 31 mai pour le traditionnel conseil municipal.
Une majorité fragilisée
Face à cette situation complexe, les conseillers d’Anne Hidalgo ont décidé de modifier l’ordre du jour du conseil. « Pas question de donner prise à la moindre polémique » explique un adjoint auprès des journalistes de Marianne. D’autre part, Le Parisien précise que la maire sera absente mercredi 1er juin, jour réserve aux questions d’actualité. Elle s’envolera pour Madrid pour une rencontre du Comité olympique international.
Dans les colonnes du Parisien, Rachida Dati ne se montre pas tendre face à son éternelle rivale. « Anne Hidalgo a perdu toute légitimité, pour agir ou pour imposer un quelconque projet », explique la maire du 7e arrondissement de Paris. Mais ce n’est pas seulement l’opposition qui fustige sa politique et ses orientations. Sa majorité également commence à s’effriter. Ainsi, les élus municipaux de gauche sont remontés contre l’aménagement de la Tour Eiffel lancé par Anne Hidalgo. Autres sujets sensibles : la rénovation des Champs-Elysées ou alors la transformation du prophétique en « ceinture verte ».
A cela s’ajoute l’ombre des élections législatives qui plane sur la coalition qui l’a portée à la tête de Paris en 2020. En effet, contrairement à Anne Hidalgo, les élus communistes et écologistes de son conseil municipal se montrent favorables à l’union de la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon. De quoi engendrer d’autres frictions. Ainsi les communistes refusent le stationnement payant pour les deux roues quand les écolos s’érigent contre un « abattage excessif » des arbres à Paris.
Mais le plus gros danger n’est pas encore arrivé. Cet hiver, lorsque la ville votera le budget pour l’année à venir, Anne Hidalgo risque de se retrouver face à une levée de boucliers. Après le mouvement « Saccage Paris », Anne Hidalgo a encore de nombreuses difficultés à affronter avant la fin de son mandat.
Erik Tegner
Directeur de la rédaction