Législatives : la lassitude des Français
8 juin 2022
A quelques jours du premier tour des élections législatives, plusieurs experts alertent sur le manque de motivation des Français et le risque d’une forte abstention.
Incertitude, lassitude, abstention record… La campagne des élections législatives de 2022 peine à mobiliser les électeurs et ne parvient pas à leur redonner le goût de la politique. Dans les colonnes du Figaro, Jérôme Jaffré, directeur du Cecop, note « l’absence d’élan » qui entoure cette campagne, contrairement aux précédentes. En effet, depuis 1981, les élections législatives ont toujours eu l’effet d’un bond en avant. Même en 2017, les Français étaient mus par le volonté de donner sa chance à la macronie. Mais cinq ans plus tard, rien n’est plus pareil.
Faible participation
Les instituts de sondages s’inquiètent d’une possible abstention record. Ainsi, selon BVA, seuls 38% des Français s’intéresseraient à la campagne en cours. Nombreux sont donc les instituts de sondage à prédire une participation inférieure au triste record de 2017. Déjà il y a cinq ans, moins d’un Français sur deux s’était rendu aux urnes. Cette fois-ci, on s’attend à une participation inférieure à 48% (score de 2017).
Cette possible forte abstention est liée à plusieurs éléments. Tout d’abord, une campagne qui peine à décoller. Après la nomination tardive du gouvernement, les accusations à l’encontre de Damien Abad, voilà que les émeutes aux abords du Stade de France viennent accaparer l’actualité. D’autre part, pour Jérôme Jaffré, « après le vote sous contrainte du 24 avril, les Français n’ont l’envie d’aucune majorité« . Selon lui, les Français refusent d’accord un blanc-seing à Emmanuel Macron. Mais également, « les Français sont une majorité à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon à Matignon ». Alors que le « jeu est ouvert », les Français semblent lassés des querelles politiciennes et des élections.
Pourtant souligne Jérôme Jaffré, ces élections législatives sont cruciales pour les partis politiques. Pour la majorité présidentielle, l’objectif est d’arriver en tête sinon ce serait « une véritable défaite ». Pour la Nupes, l’enjeu est de faire plus que 25%, score de 2017, afin de montrer l’utilité de l’union de la gauche. Pour Les Républicains, l’intérêt est de « sauver les meubles« . Et enfin, pour le Rassemblement national, il devient urgent de « rompre la malédiction » d’un moins bon score aux législatives par rapport à la présidentielle et de « dominer largement Reconquête« .