Politique

Les arrangements de Gérald Darmanin avec la vérité

2 juin 2022
Crédits photo : Gérald Darmanin / Wikipédia / Jacques Paquier
Temps de lecture : 3 minutes

Depuis samedi dernier et la finale de la Ligue des Champions, Gérald Darmanin se retrouve dans la tourmente. En cause, de nombreuses failles dans la version donnée par le ministre de l’Intérieur.

Faux billets par dizaines de milliers, supporters britanniques responsables du chaos, absence de clandestins parmi les garde à vue… Gérald Darmanin n’a pas fini d’entendre parler du Stade de France. En cause, une gestion chaotique et un déni de la réalité.

Chiffres frauduleux et accusations rapides

Selon le ministre de l’Intérieur, la cause première du chaos aux abords du Stade de France réside dans une « fraude massive, industrielle et organisée de faux billets », comme il le laissait entendre au cours d’une conférence de presse lundi dernier. Mais après enquête, les journalistes de RMC viennent démentir cette information. Loin des 30.000 faux billets qui auraient été utilisés le soir de la finale comme l’indiquent les ministres du gouvernement Borne, il semblerait que ce soit en réalité 2.800 faux billets qui auraient circulé. Mais le ministre de l’Intérieur persiste et signe. Au journal télévisé de TF1, Gérald Darmanin explique : « Il y a eu entre 30 000 et 40 000 personnes de plus que ne peut accueillir le Stade de France sur le parvis, et ils étaient là avec des billets falsifiés ou sans billet du tout. (…) 70% des 120 000 personnes qu’on a contrôlées  80 000 plus les 40 000 qui n’auraient pas dû être là  ont vu leur billet étant faux [lors de la première étape de vérification, N.D.L.R.]. Et donc évidemment ça a créé un bouchon très important ». Mais un rapide calcul vient une nouvelle fois remettre en cause les affirmations du ministre. Avec 70% des billets falsifiés, donc 30% de « vrais » billets sur les 120.000 contrôles effectués, il y aurait du y avoir seulement 36.000 personnes dans le Stade.

A cette première erreur d’appréciation, s’en ajoute une deuxième. Quelques instants après que la presse se soit saisie du chaos qui régnait aux abords du Stade de France, Gérald Darmanin accuse les « supporters britanniques » d’être responsables de tels débordements. Mais deux arguments viennent une nouvelle fois contredire cette version. Tout d’abord, le calme des fan-zones. En effet, si de nombreux incidents ont éclaté autour du Stade de France, en Seine-Saint-Denis, aucune interpellation n’a été menée au sein des fan-zones où se réunissaient pourtant les supporters des deux clubs finalistes.

En revanche, au Stade de France, en Seine-Saint-Denis, les débordements ont été nombreux. La presse étrangère s’est fat l’écho de multiples agressions et vols. Or, alors qu’il est interpellé par Garen Shnorhokian, candidat Reconquête à Paris, sur l’identité des interpellés, le ministre de l’Intérieur semble ne pas vouloir revenir sur sa version des faits. Même, il affirme qu’il n’y avait pas de clandestins dans les personnes mises en garde à vue. Cette fois-ci encore, les sources policières viennent contredire sa version.

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