Politique

Les espoirs présidentiels déçus de François Hollande

16 mars 2022
Crédits photo : Parti socialiste / Flickr Creative Commons
Temps de lecture : 3 minutes

Dans l’ombre, son retour était prévu. Mais, plus homme de calcul que d’action, l’occasion de se présenter à l’élection présidentielle est manquée. Toutefois, des espoirs législatifs demeurent pour l’ancien président.

Il aurait aimé y retourner, mais la fenêtre de tir était trop restreinte. Pourtant, les conseillers de l’ancien Président de la république croyaient en son retour. Mais, Anne Hidalgo a la tête dure et ira « évidemment » jusqu’au bout comme elle le déclarait au micro de France Inter en janvier dernier. Tout avait été imaginé par Julien Dray, fondateur de SOS Racisme et compagnon de route de François Hollande. Deux équipes étaient en place pour préparer son entrée en scène depuis décembre 2021. « En vingt-quatre heures, on pouvait lancer une campagne. En coulisses, on avait une trentaine d’experts enthousiastes, fiers du bilan de François Hollande en 2017 et qui voulaient le poursuivre : la redistribution, l’émancipation, mais aussi des déficits maîtrisés, un chômage en baisse… Ils n’attendaient qu’une chose : qu’il appuie sur le bouton » explique l’un des proches du Président au Monde.

Anne Hidalgo trop tenace

Dès octobre 2021, l’ancien maire de Tulle ne s’était pas montré en public avec la candidate du Parti Socialiste. Grand absent de son meeting d’annonce de candidature à Lille, François Hollande souhaitait s’imposer avec les événements. Le seul caillou dans sa chaussure : Anne Hidalgo. Qui l’eut cru. Bien en dessous des 5% d’intentions de vote, la candidate du Parti socialiste souhaite maintenir sa candidature. Bloqué, François Hollande déclare en coulisse : « je ne veux pas aller contre Hidalgo ni contre mon parti ». Le parti socialiste c’est sa vie. S’imposer contre lui n’aurait de sens pour l’homme d’État. Les cinq cent parrainages obtenus par Anne Hidalgo ont définitivement enterré tout espoir de revenir. « En prenant un temps invraisemblable à se décider, il s’est enfermé lui-même », regrette Julien Dray. Trop tatillon ? C’est certain. Mais, Karim Ziabat, conseiller municipal de Cergy et membre des équipes proche de François Hollande relativise : « ce fut une aventure envoûtante, un exercice grandeur nature qui servira pour le coup d’après ».

Parasiter le Président sortant

Et si le coup d’après n’était pas les élections législatives ? François Hollande a l’air d’y penser et, dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on n’apprécie guère cette idée. Le père politique de l’actuel chef de l’État est très actif depuis quelques semaines. Après avoir été convoqué, lui et son prédécesseur, par le Président de la République à l’Élysée pour évoquer le règlement de la question ukrainienne, François Hollande a multiplié les opérations médiatiques. Tantôt sur BFMTV, au Monde, ou sur TMC le ténor du Parti Socialiste a plusieurs fois montré sa volonté d’agir contre Vladimir Poutine. Se montrer dans l’action et dans la réflexion de possibles sanctions c’est aussi faire concurrence à Emmanuel Macron et sa barbe de trois jours.

Réaliser un parasitage sur le plan médiatique François Hollande en a sans doute la volonté. Il faut dire qu’il a une revanche politique à prendre sur le « mozart de la finance ». Une candidature aux élections législatives pourrait endommager l’aile gauche de la Macronie. Toutefois, une grande question demeure. Sous quelle bannière se présenter ? Celle des ruines du PS ? Rien n’est sûr, mais la place est à prendre.

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