Politique

Les petits arrangements d’Emmanuel Macron avec les nationalistes Corse

12 mars 2022
Crédits photo : Arno Mikkor / Flickr Creative Commons
Temps de lecture : 2 minutes

Selon le Canard enchaîné, le Président de la République aurait négocié l’autonomie de la Corse et le retour sur l’île d’Yvan Colona contre le soutien des nationalistes corses à la présidentielle.

Dans une enquête, le journal satirique d’enquêtes le Canard enchaîné a révélé l’existence de négociations entre Emmanuel Macron et Gilles Simeoni, président de la collectivité territoriale de Corse. Selon les journalistes, le chef de l’État aurait permis le retour prochain d’Yvan Colonna en Corse et une plus grande autonomie de l’île contre le soutien de la majorité du conseil territorial – à savoir les nationalistes. Mais, l’agression d’Yvan Colonna en prison par un djihadiste a « mis l’accord KO » selon le journal. De nombreux soulèvement ont alors lieu dans les villes de l’île de Beauté depuis plusieurs jours.

Agitations violentes dimanche

Les petites tractations d’Emmanuel Macron n’ont pas fait baisser le niveau de tension sur l’île. Dimanche, une centaine de manifestants ont attaqué les forces de l’ordre à coups de jets de cailloux, de bombes agricoles, de cocktails molotov et de mortiers d’artifices rapporte Le Monde. Quelques trois cent cocktails molotov ont même été découverts à proximité de la préfecture. Les émeutiers, débordant les policiers et les harcelant en continu ont même réussi à s’introduire dans les locaux de la direction départementale des finances publiques, qui furent partiellement incendiés. Se repliant plusieurs fois, les forces de l’ordre sont victimes d’actes d’une rare violence.

Selon Gilles Simeoni, c’est uniquement « la colère et l’indignation qui s’expriment ». D’après le président du conseil exécutif de Corse, « ce qui compte, c’est que le peuple corse tout entier est mobilisé contre l’injustice, l’exigence de vérité et au-delà pour une véritable solution politique ». Malgré les appels au calme de certains maires et responsables de l’île la situation en Corse s’envenime et les réponses de Paris tardent.

La main tendue de Jean Castex

Le 8 mars dernier, le Premier Ministre faisait lever le statut de Détenu Particulièrement Surveillé des membres du commando Érignac, les assassins du préfet corse, en vue d’un apaisement sur l’île. Ainsi, Yvan Colona, dans le coma et ses compères Alain Ferrandi et Pierre Alessandri pourront potentiellement rejoindre plus facilement la Corse sans ce statut de détention particulier.

Selon le maire Pierre Olmeta, récemment lanceur d’une pétition exigeant le retour des prisonniers sur l’île, “les détenus corses doivent pouvoir purger leur peine près de leur famille. C’est une question humanitaire et conforme à la loi et aux procédures. Même si on n’est pas nationaliste, tout le monde considère ici que ce qui est arrivé à Yvan Colonna est une faute politique de l’État”.

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