Politique

Les rencontres Potemkine d’Emmanuel Macron

21 mars 2022
Crédits photo : Mutualité française / Flickr CC
Temps de lecture : 2 minutes

En déplacement à Pau, vendredi 18 mars, Emmanuel Macron devait avoir un nouvel échange avec des Français et des journalistes. Le Monde révèle qu’aucune caméra mobile n’y était autorisée et que les questions devaient être envoyées en amont aux équipes du candidat.

La stratégie électorale d’Emmanuel Macron est claire : dialoguer avec les Français à l’image du Grand débat initié lors de la crise des Gilets jaunes. Karl Olive, maire de Poissy et proche du Chef de l’État expliquait, en marge du déplacement d’Emmanuel Macron dans sa ville, le 8 mars dernier que ces rendez-vous permettaient au président, candidat à sa réélection, d’être « en contact direct avec la population ». En déplacement à Pau, vendredi 18 mars, ces échanges qui devaient être spontanés et sans tabous, n’ont constitué qu’un formidable exercice de langue de bois.

Des caméras interdites

Selon des révélations du journal Le Monde, lors de cette « rencontre avec les Français », l’Élysée a interdit aux télévisions et aux radios de filmer où d’enregistrer le son de la salle. Une femme venue pour interpeller le Emmanuel Macron avait même été exclue manu militari par le service d’ordre du candidat.

Des informations corroborées par le journaliste politique du Figaro, Arthur Berdah sur Twitter, qui indique : « un pool vidéo journalistique [est] actuellement assuré par BFMTV (extérieur) et TV7 (intérieur), mais il est fixe et aucune autre caméra mobile n’a été autorisée à circuler parmi le public ».

Des rencontres tout sauf spontanées

Cette rencontre au Palais Beaumont devait être l’occasion d’échanges entre un panel de citoyens composés de cent cinquante personnes et douze lecteurs des journaux Sud-Ouest et La République des Pyrénées. Sur place, de nombreux militants de La République en marche ovationnent leur candidat. Lors de sa rencontre avec un public trié sur le volet à Poissy, au début du mois de mars, toute personne souhaitant poser une question devait l’envoyer aux équipes de campagne du président sortant. Drôle de procédé qui a valu à ses échanges le surnom – mérité – de « démocratie Potemkine ». Rebelote à Pau, puisque les journalistes présents sur place, en plus d’être interdits de filmer ou d’enregistrer le son, devaient envoyer leurs questions à l’avance. Même expérience jeudi 17 mars, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis où le candidat tenait une conférence de presse détaillant son programme. Les journalistes présents devaient, là-aussi, communiquer leurs questions. Une situation que dénonce Alison Tassin, journaliste TF1/ LCI en charge de l’Élysée, qui indique sur le plateau de Quotidien « Nous sommes plusieurs journalistes à être choqués par cette pratique ».

Après avoir refusé le débat, il semblerait qu’Emmanuel Macron soit hostile à toute contradiction.

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