Société

L’euthanasie, cheval de bataille du nouveau gouvernement ?

23 mai 2022
Crédits photo : Ludo Rouchy / Flickr Creative Commons
Temps de lecture : 2 minutes

Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre de la Santé, ne cache pas ses convictions en faveur d’une « exception d’euthanasie ». Une prise de position qui inquiète les opposants à sa légalisation.

Son amitié pour Marie Humbert, figure du mouvement pour la légalisation de l’euthanasie, est de notoriété publique. Par le passé, Brigitte Bourguignon militait aux côtés de la mère de Vincent Humbert, tétraplégique, pour une « exception d’euthanasie« . Sa nomination inquiète donc de nombreux opposants à l’euthanasie. Et ce, d’autant plus, qu’après la PMA sans père, l’euthanasie pourrait devenir le nouveau chantier sociétal du second mandat d’Emmanuel Macron. Le chef d’Etat a d’ores et déjà promis une « consultation citoyenne » sur la fin de vie. Au cours de la campagne, il s’était prononcé, personnellement, favorable au modèle belge, dans le cas de maladies dégénératives.

Dans la foulée de la nomination de la ministre, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) a réagi sur les réseaux sociaux. « Maintenant place aux actes ! » lance l’association qui milite depuis plusieurs années pour la légalisation du suicide assisté et qui voit dans le choix de Brigitte Bourguignon un signe encourageant.

Inquiétude des opposants à l’euthanasie

Face à cette possible offensive en faveur de l’euthanasie, le milieu des soins palliatifs ne cache pas son inquiétude. Alors que deux tiers de Français n’ont toujours pas accès aux soins palliatifs, la Société Française d’Accompagnement et de Soins palliatifs (SFAP) alerte la ministre, comme le rapporte Le Figaro. Le collectif demande à ce que la voix des soignants soit entendue, dans un débat qui les concerne en priorité.

Pour Erwan Le Morhedec, auteur de l’essai Fin de vie en République. Avant d’éteindre la lumière, interrogé par Le Figaro, la nomination de Brigitte Bourguignon vient « vicier » le débat sur la fin de vie. Avant même que celui-ci soit lancé, la position du gouvernement sur la question est connue. Et ce d’autant plus que cette consultation citoyenne sera réalisé sous l’égide du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui s’est d’ores et déjà prononcé en faveur de la légalisation de l’euthanasie. Les associations et militants opposé au suicide assisté ou toute autre forme d’euthanasie restent donc vigilants sur les projets du gouvernement en la matière.

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