L’iman de Toulouse poursuivi pour incitation à la haine raciale
1 juin 2022
Lundi dernier, devant la Cour d’appel de Toulouse, Mohamed Tatai, imam de Toulouse, comparaissait en appel pour incitation à la haine raciale. En cause, des propos jugés antisémites tenus lors de l’un de ses prêches.
« Le juif se cachera derrière l’arbre et la pierre. Ils diront : Ô musulman, il y a un Juif derrière moi, viens et tue-le ! » C’est pour ce discours tenu en juillet 2017 lors de l’un de ses prêches que Mohamn Tatai, imam de Toulouse était jugé en appel devant le tribunal de Toulouse. Même si ces propos sont tirés d’un Hadith du prophète Mahomet et n’ont donc pas été inventé par l’imamn, ils ont choqué au sein de la communauté musulmane.
La charge de l’imam Chalghoumi
A la barre, l’imam modéré Hassen Chalghoumi explique : « J’ai visionné le prêche une trentaine de fois. Je l’ai envoyé à 80 imams, tous ont été choqués, y compris en Algérie ou en Égypte. Ce sont des propos graves, dangereux, insupportables. »
Pour l’imam opposé à l’islam radical, Mahomet Tatai « a utilisé des mots très dangereux : la ‘bataille décisive’. Des mots utilisés par Daesh, le combat entre le bien et le mal, afin de recruter des djihadistes. Il a déroulé un discours victimaire dangereux qu’une jeunesse fragile, sensible, ignorante, peut recevoir comme un appel au meurtre. Ces discours de haine ont mené à la décapitation de Samuel Paty. »
Durant les neuf heures d’audience, Hassen Chalghoumi a tenu à rappeler : « En 2012, j’étais à Toulouse pour une marche blanche après Merah. On a organisé plusieurs événements contre le terrorisme, mais on n’a jamais eu la chance de voir l’imam Tataï parmi nous. »
Mohamet Tatai habite en France depuis 37 ans, selon le service régional de Valeurs actuelles. Agé de 59 ans, ce père de six enfants est né en Algérie. Il officie à Toulouse depuis la fin des années 1980 après un passage à Paris. Malgré cette longue présence en France, il a encore recours un interprète arabophone. En première instance, il avait été relaxé mais le parquet a décidé de faire appel. Le délibéré de cette audience sera connu en août.