Société

L’opération anti-Bolloré de Médiapart

17 février 2022
Crédits photo : Capture écran / Stopbollore.fr / 16 février 2022
Temps de lecture : 8 minutes

À la veille du supposé départ à la retraite de Vincent Bolloré, Médiapart et ses acolytes de la gauche morale lancent une vaste opération anti-Bolloré. Enquête sur les dessous de cette campagne à charge contre le patron de Vivendi.

Le mot-dièse #StopBolloré fleurit sur les réseaux sociaux, jusqu’à arriver en tendance Twitter ce 16 février. Le jour même, le documentaire Média Crash – Qui a tué le débat public ?, co-produit par Médiapart et Premières Lignes, sort en salle. Et le matin de ce 16 février, une conférence de presse menée notamment par Edwy Plenel, président de Médiapart, et par Maitre Arié Alimi, célèbre avocat de l'extrême-gauche, annonce le début d’une action contre le milliardaire breton. Depuis, des articles contre Bolloré voient le jour dans la presse de gauche, de Libération à L'Humanité, en passant par Blast et Reporterre. Coïncidence ? Difficile d’y croire, tant les éléments semblent indiquer une vaste opération de communication pour déstabiliser Vincent Bolloré et peser sur l'élection présidentielle.

Média Crash, ou comment incriminer Bolloré sous couvert de journalisme

Sorti en avant-première pour les abonnés ce 15 février sur le site de Médiapart, Média Crash, un documentaire de 1h26, entend démasquer la censure et les pressions subies par les journalistes. L’introduction dénonce neuf milliardaires qui posséderaient 90% des médias français. Mais un seul d’entre eux intéresse véritablement les équipes de production du documentaire. Il s’agit de Vincent Bolloré.

Comme le laissait présager la bande-annonce, le film fait de Vincent Bolloré l’ennemi numéro 1 de la liberté d’expression et le plus grand danger pour la démocratie. Plus de 40% du documentaire est entièrement consacré au milliardaire breton et à ses activités. Il est le seul magnat de la presse directement incriminé par l’enquête. Car si Bernard Arnault, à la tête de LVMH, apparait également pendant une vingtaine de minutes, il est rapidement dédouané. Comme le résume François Ruffin : « Je mets la responsabilité du plus du côté de l’État que du côté de Bernard Arnault ». C’est davantage Bernard Squarcini, ancien membre des renseignements et obscure bras droit du propriétaire des Échos et du Parisien qui est mis en cause. François Pinault et Arnaud Lagardère sont rapidement cités, mais Xavier Niel, actionnaire à titre personnel du Monde et "actionnaire ultra-minoritaire de Médiapart" n'est étonnamment pas mis en cause. Patrick Drahi, propriétaire de BFM TV et RMC, fait également figure d'absent.

Musique de suspens, extraits d’Éric Zemmour sur CNews, voix-off… La mise en scène est parfaite pour faire de Vincent Bolloré le plus grand danger pour la démocratie. Les experts interviewés non plus ne sont pas choisis au hasard. Tous partagent un même combat contre l’homme d’affaires. Alexis Lévrier, maitre de conférences, dénonce face à la caméra l’influence de Vincent Bolloré sur ses médias. « Il applique une ligne idéologique pour faire triompher l’extrême-droite » commence-t-il. Avant d’ajouter : « [Il] banalise les thèses de Renaud Camus […] un discours qu’on ne peut accepter ». Mais Alexis Lévrier n’est pas seulement enseignant en histoire du journalisme, il est aussi un profond opposant aux idées de la droite nationale. Son compte Twitter révèle qu’il ne supporte l’idée d’un grand remplacement ou qu’il apprécie l’analogie entre Éric Zemmour et le nazisme. Julia Cagé, la seconde interviewée sur le cas Bolloré, n’en est pas moins neutre. Cette économiste passée

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