Économie

L’UE refuse de payer le gaz russe en roubles

3 mai 2022
Crédits photo : Pixnio / Licence Creative Commons
Temps de lecture : 2 minutes

L’Union européenne refuse catégoriquement de payer le gaz russe en roubles et se prépare à une coupure nette de ses approvisionnements par Moscou.

Sous sanctions économiques depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie a récemment exigé que les pays européens approvisionnés par des fournisseurs russes en gaz naturel effectuent leurs transactions en roubles, chose que les pays membres de l’Union européenne refusent catégoriquement dans leur majorité. La Commission européenne et la présidence française du Conseil ont demandé aux États membres de se préparer à une coupure nette des importations de gaz russe. La demande russe de payer les achats dans sa devise est « une modification unilatérale et injustifiée des contrats et il est légitime de la rejeter », a déclaré la commissaire à l’Énergie Kadri Simson. « 97% des contrats [conclus par les entreprises européennes, ndlr] spécifient la devise pour le paiement et il s’agit soit de l’euro, soit du dollar américain », a-t-elle expliqué. La France affirme toutefois vouloir respecter les contrats en cours. La ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, a confirmé la « volonté de respecter les contrats« . « Nous devons nous préparer à une suspension des approvisionnements ».

« L’Europe doit se débarrasser de la dépendance aux énergies fossiles russes »

Malgré l’avertissement de la Commission, plusieurs pays de l’Union sont très dépendants des approvisionnements gaziers russes. La Hongrie a d’ailleurs récemment déclaré que son droit de veto serait systématiquement utilisé contre de nouvelles sanctions touchant les importations de gaz russe. L’Autriche et l’Allemagne, ne voulant pas subir le sort de la Pologne et de la Bulgarie, dont les approvisionnements gaziers ont été coupés par Moscou, ont déclaré que le paiement en roubles était parfaitement envisageable. Pour endiguer cette dépendance, la ministre polonaise Anna Moskwa préconise : « L’Europe doit se débarrasser de la dépendance aux énergies fossiles russes ». « Du gaz naturel liquéfié américain a commencé à arriver par la Lituanie et nous allons nous fournir en gaz de Norvège par le Danemark », a-t-elle ajouté. Kadri Simson a déclaré qu’« il n’y a pas de risques immédiats pour les approvisionnements » pour le moment. « Mais nous ne pourrons pas remplacer les 150 milliards de m3 de gaz achetés à la Russie par d’autres sources. Ce n’est pas tenable », a-t-elle reconnu. « Nous pouvons gérer le remplacement de 2/3 des approvisionnements en gaz russe », a-t-elle conclu.

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